On a beau être passionné de théâtre et s’intéresser aux créations québécoises, il n’en reste pas moins que «Lignes de fuite» de Catherine Chabot s’apparente à un déprimant exercice de défoulement cacophonique. L’histoire ? Des trentenaires, qui se connaissent depuis l’époque du secondaire, se réunissent alors qu’on pend la crémaillère. L’auteure -pardon, «l’autrice»- donne la parole à quatre femmes dont un couple de lesbiennes qui se démontrent leur affection et semblent heureuses ensemble. Les deux autres sont en couple avec des hommes, mais on se demande bien pourquoi, tellement elles méprisent leurs conjoints, ainsi que les hommes en général. Denys Arcand, Bernard Adamus, René Angelil, tous sont tournés en dérision.
On apprendra que l’une d’elles est enceinte et qu’elle ne veut pas avoir d’enfant avec son conjoint qu’elle considère comme n’étant pas assez intelligent. Elle exprimera aussi son dégoût pour les pénis qu’elle trouve «ridicules».
D’ailleurs, les personnages masculins sont si peu développés, notamment celui interprété par Benoît Drouin-Germain, qu’on se demande ce qu’ils font dans cette rencontre de femmes en colère, qui en viennent à s’invectiver entre elles sur des sujets aussi usés que la dualité Québec-Montréal ! Même si, en général, les interprètes défendent leurs personnages avec énergie, on ne voit vraiment pas l’utilité de ce parti pris pour ce qui divise !
Cette longue séance de dénigrement se déroule toutefois dans un attrayant décor signé Atelier Zébulon Perron qui est probablement l’élément le plus positif du spectacle que je ne peux vous recommander. Désolé.
Lignes de fuite
Texte : Catherine Chabot
Mise en scène : Sylvain Bélanger
Interprétation : Lamia Benhacine, Catherine Chabot, Victoria Diamond, Benoît Drouin-Germain, Léane Labrèche-Dor, Maxime Mailloux
Design de l’espace : Atelier Zébulon Perron
Crédit photo : Valérie Remise
Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, jusqu’au 6 avril