L’Orchestre classique de Montréal (OCM) a donné le coup d’envoi de sa 86e saison avec le concert « Mosaïque autochtone », un événement qui a immédiatement marqué les esprits. Présenté stratégiquement durant la semaine de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, ce concert à la Maison symphonique a été un hommage vibrant à l’excellence autochtone, mettant en vedette trois solistes de stature internationale.
Sous la direction inspirée du nouveau maestro, Andrei Feher, le public a été transporté par la soprano innue Élisabeth St-Gelais, la violoniste mohawk Tara-Louise Montour et la violoncelliste crie Cris Derksen. La soirée a présenté un programme audacieux, mêlant le répertoire classique à des créations contemporaines.
Le concert s’est ouvert sur la première québécoise de Spider Being, une œuvre vibrante composée et interprétée par Cris Derksen. Inspirée d’un récit de création cri, la pièce utilise l’histoire de deux humains cherchant à descendre sur Terre grâce à l’Être-Araignée pour symboliser « la naissance et les difficultés de la vie ». Le jeu envoûtant de la violoncelliste a immédiatement conféré à la soirée une profondeur spirituelle.
La soprano Élisabeth St-Gelais, lauréate de nombreux prix et originaire du Saguenay, a ensuite ému l’audience avec des extraits de la comédie musicale The (Post) Mistress. Son interprétation a rappelé avec force la mission de l’artiste lyrique : partager et célébrer sa culture sur les grandes scènes, illustrant la richesse des voix autochtones dans le monde de la musique classique.
Un autre sommet fut l’interprétation du Concerto pour violon Trickster Coyote – Lightening Elk de Malcolm Forsyth, commandé pour la violoniste mohawk Tara-Louise Montour. Souvent considérée comme la plus grande violoniste autochtone classique d’Amérique du Nord, Montour a livré une performance virtuose. L’œuvre, dont les figures du Coyote (le farceur) et de l’Élan foudroyant (la force spirituelle) sont centrales, est un témoignage puissant de la manière dont l’héritage mohawk de l’artiste a nourri une rencontre artistique profonde.
Le final fut assuré par la monumentale Symphonie n° 41 « Jupiter » de Mozart. Cependant, même ce sommet du style classique a trouvé un écho dans la « Mosaïque » grâce aux projections visuelles de l’artiste oneida Alanah Jewell Morningstar, qui ont marié la grandeur du contrepoint mozartien à une esthétique autochtone contemporaine.
En réunissant ainsi des œuvres de compositeurs autochtones et non autochtones, l’OCM a non seulement lancé une saison spectaculaire, mais a aussi livré une déclaration artistique et culturelle puissante!
Tam Photos.































































