L’OSM est sur le point de quitter Montréal pour une tournée dite des Amériques avec la violoniste Veronika Eberle jouant le concerto pour violon opus 77 de Johannes Brahms suivi en seconde partie par le Concerto pour orchestre de Bartok. Ceci sera le premier programme de la tournée et, comme second programme, on retrouve toujours Eberle mais dans le troisième des cinq concertos pour violon et orchestre de Mozart, en sol majeur K.216.
L’OSM visitera ainsi les plus grandes capitales de l’Amérique centrale et du sud ( trois villes du Mexique soit Guadalajara, Guanajuato et Mexico, ensuite deux villes du Brésil, soit Rio et Sao Paulo, enfin en Argentine Buenos Aires et puis à Santiago au Chili pour s’envoler à Chicago où Denis Matsuev jouera ses merveilleuses Variations sur un thème de Paganini de Rachmaninoff entendues à la Maison Symphonique la semaine passée. Les 2 octobre à Sao Paulo et le 8 octobre au Teatro Colon de Buenos Aires, l’OSM offrira la cinquième de Mahler entendue aussi en ses magnificences la semaine dernière.
Hier soir, mercredi 25 septembre, à la Maison Symphonique c’était un peu la fête avec le retour d’Anne Sophie Mutter dans le Concerto pour violon et orchestre opus 61 de Beethoven dont on célèbrera bientôt, en décembre 2020, les deux-cent-cinquante ans de sa naissance. Madame Mutter était en grande forme et resplendissait d’une éternelle jeunesse svelte et agile. Elle a offert un mouvement de sonate Bach en rappel au public ravi se relevant une seconde fois tout souriant debout comme toujours. Christian Macelaru, le sensationnel chef roumain en lice sans doute pour la succession de Kent Nagano, a dirigé une oeuvre contemporaine très séduisante sur le plan des agencements sonores et des développements soit supposément des Scènes citadines en trois danses pour orchestre, le titre en anglais est City Scenes, Three Urban Dances for Orchestra du compositeur de 49 ans Karim Al-Zand, un Ottavien d’origine tunisienne ayant étudié la composition à McGill. Cette oeuvre est des plus riches et d’un grand intérêt musical à mon point de vue, bien entendu.
On ne peut pas dire que l’orchestration fantasque ou tape-à-l’oeil (j’aurais voulu écrire tape-à-l’oreille!) et un peu loufoque de Schoenberg du Quatuor no 1 avec piano en sol mineur de Brahms soit une réussite. Il n’y a rien de sonorité apparente à Brahms là-dedans (sans compter des instruments utilisés que jamais Brahms n’employa de sa vie) et avant la venue de madame Mutter en seconde partie de programme, ce fut un pensum pour le public de supporter ça et au mieux une simple curiosité qu’on oubliera assez vite. Heureusement qu’on n’a pas mis ça au programme de tournée dans les dites Amériques. Madame Mutter, il faut le souligner, car nous avions, nous, été enchantés de son récital avec le sublime pianiste Lambert Orkis un peu plus tôt au printemps 2019, madame Mutter donc a semblé encore une fois ravie de la chaleur de l’accueil du public montréalais à son égard. Il faut dire que son élégance et sa taille de déesse immortelle la rend tout aussi belle qu’agréable et fascinante à entendre comme à voir jouer les difficiles cadences du concerto en véritable tigresse.






























































