C’est un public nostalgique et surtout passionné, qui s’est présenté vendredi soir à la Place des Arts, pour la quatrième visite de la comédie musicale Mamma Mia! en sol montréalais depuis près de 10 ans. Et même un incident technique – causant un retard de 20 bonnes minutes à l’entracte – n’a pas pu ternir l’ambiance.
C’est une comédie musicale que l’on ne présente plus mais au cas où… Mamma Mia! raconte l’histoire de Sophie, résolue à trouver celui qui – parmi les trois hommes qu’a fréquenté sa mère à l’époque de sa conception – est son père. Elle les invite donc tous les trois à son mariage, et ce, à l’insu des gaillards sus-mentionnés et de sa mère ! Mais le succès de ce spectacle, grand classique de Broadway depuis près de 20 ans , puis du film en 2008, ne repose pas sur son histoire, vous vous en doutez bien. La magie opère grâce aux chansons du groupe suédois Abba, utilisées comme trame, grâce à l’enthousiasme des comédiens qui prennent un plaisir évident à revisiter les grands succès de ce groupe mythique et… aux seconds rôles !
J’ai attrapé le virus dès la première fois que j’ai vu Mamma Mia! en 2008 et, comme cela date un peu, j’avais un regard neuf à proposer vis-à-vis de la mise en scène et des interprètes ce qui était un avantage pour moi et… un inconvénient pour les chanteurs.
Il serait en effet difficile de passer sous silence, un début un peu timide, surtout pour Lizzie Markson, qui joue le rôle de Sophie. Le problème face à un public qui connaît bientôt mieux le spectacle que les artistes, c’est qu’il n’y a aucun droit à l’erreur et malheureusement, la voix haut perchée, limite nasillarde et sans modulations de la jeune femme ne nous touchait pas ; cela aurait été mignon pour une petite fille mais par pour une jeune femme. Un manque de charisme vocal donc, qui ceci dit, a été compensé par une belle énergie dans toutes les scènes parlées.
Même début un peu vacillant pour les premières apparitions de Betsy Padamonsky, qui joue Donna, la mère de Sophie et qui est surtout, le rôle principal. Mais disons que, soutenue par des chorégraphies dynamiques et calées à la seconde, cela est mieux passé ; d’autant qu’au fur et à mesure, elle s’est laissée aller dans de très belles envolées dont le point d’orgue a bien sûr été « The winner takes it all ».
Je dirais que le spectacle a atteint le niveau vocal et de jeu attendu à l’arrivée des deux amies de Donna, Tanya et Rosie qui ont « rocker » la plutôt tranquille « Chiquitita » et qui ont été à l’origine de nombreux fous rires dans des comiques de situation bien amenés.
Si la majorité des chansons les plus connues se trouvent dans l’acte 1, on peut aussi apprécier les quelques inconnues de l’acte 2, qui est, de manière générale, moins enlevée ; cela ne veut pas dire que l’on s’ennuie – bien au contraire ! Les 2,5 heures ; incluant entracte et problème technique, passent à une vitesse folle !
Je mentionnerai aussi un final très bien préparé, qui a fait se trémousser les plus sages d’entre nous ; parce que voyez-vous, c’est cela Mamma Mia! : une époque, de la joie de vivre, du rire, beaucoup d’amour et des mélodies intemporelles…
Mamma Mia! est présenté jusqu’au 19 février à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
Musique et paroles BENNY ANDERSSON ET BJÖRN ULVAEUS et quelques chansons de STIG ANDERSON
Mise en scène PHYLLIDA LLOYD
Chorégraphe ANTHONY VAN LAAST
Durée du spectacle
2 h 30 avec entracte