Nous étions nombreux à avoir hâte de découvrir Noir, qu’on nous annonçait comme une «comédie métaphysique» du metteur en scène Jérémie Niel, coécrite avec un trio d’acteurs-auteurs: Christian Bégin, Evelyne de la Chenelière et Justin Laramée.
«Quelque part au Québec, 1926. Au fond d’une forêt, trois êtres humains sont perdus, captifs : ils sont manifestement encombrés par un cadavre. Le spectateur, témoin important de l’histoire qui se trame devant ses yeux, assistera à cette intrigue mystérieuse, déroutante», écrivent les artisans de spectacle qui, selon eux, «fouille et profane les mécanismes du polar.»
Dans les faits, la scène est plongée dans la pénombre ou le noir durant 70 minutes. On assiste, à certains moments, à des flashs lumineux permettant tout au plus d’entrevoir les silhouettes des comédiens. Côté acoustique, on peine à suivre les propos vraisemblablement hermétiques des protagonistes qui parlent à voix basse, ou marmonnent. Plus encore, les voix se perdent sous l’environnement sonore (bruissements de branches et respirations saccadées) signé par Sylvain Bellemare qui a pourtant remporté l’Oscar du meilleur montage sonore grâce à son travail sur le film Arrival, de Denis Villeneuve.
Bref, on a beau aimer le théâtre et s’intéresser aux expérimentations, mais comment apprécier un spectacle où l’on ne voit et n’entend pratiquement rien?
Noir
Mise en scène : Jérémie Niel.
Coécrite avec : Christian Bégin, Evelyne de la Chenelière et Justin Laramée.
Interprétation : Christian Bégin, Evelyne de la Chenelière, Justin Laramée et Stefania Skoryna
Conception sonore : Sylvain Bellemare
Au Théâtre de Quat’sous, jusqu’au 9 février