Norbourg, un appel à la vigilance pour tous. Une réalisation de Maxime Giroux impeccable

Après la grande première montréalaise le 11 avril dernier, et une tournée de promotion dans plusieurs villes pour présenter le film, voici que Norbourg qui est nommé six fois aux prix Iris 2022 dont meilleur film, arrive dans nos salles de cinéma, dont le cinéma Le Clap, ce 22 avril. Ce drame basé sur des faits réels qui ont marqué le Québec met en vedette Vincent-Guillaume Otis, François Arnaud, Christine Beaulieu, Alexandre Goyette, Guy Thauvette, Alex Godbout, Jonathan Gagnon ainsi que Paul Doucet. Le film est écrit par Simon Lavoie et réalisé par Maxime Giroux.

Mes entrevues, réalisées le 20 avril dernier au cinéma Le Clap, avec les artisans du film sont disponibles via ce lien : https://lesartsze.com/entrevue-avec-les-artisans-du-film-norbourg-a-laffiche-au-cinema-dont-le-clap-des-le-22-avril/

Résumé : L’inspecteur et vérificateur Éric Asselin est mandaté pour surveiller les activités de la firme Norbourg. Littéralement fasciné par l’audace de Vincent Lacroix, l’enquêteur quittera son poste et deviendra son bras droit. Norbourg déjouera alors les enquêtes et vérifications en détournant des centaines de millions de dollars. Mais la fête ne peut durer éternellement, quand l’entreprise sera cernée de toute part.

Ce genre de film, du style Loup de Wall Street sur les magouilles dans la finance, n’est habituellement pas mon genre de divertissement. Mais, j’ai surtout voulu le voir, pour la performance des acteurs tels que François Arnaud et Vincent-Guillaume Otis, mais aussi pour voir la proposition du réalisateur Maxime Giroux dont j’ai toujours eu en grande admiration pour ses films tels que Félix et Meira et La grande Noirceur.

Je dois dire que pendant les trente premières minutes du film, j’ai surtout voulu faire connaissance avec les personnages et je n’étais pas tellement accrochée à l’histoire. Mais dès que l’enquête a débuté , sous la supervision du personnage joué par Christine Beaulieu et qu’elle se confronte à Éric Asselin (génial Vincent-Guillaume), alors là, je me suis accrochée solidement à cette histoire. J’ai été sur le bout de mon siège par la suite, pendant l’heure et demie qui a suivi.

Maxime Giroux a réalisé ce film avec beaucoup de prises de vues originales, qui m’ont marqué. Par exemple : vue par le bas, comme si on était assis et on les regarde en haut de nous. Aussi, il a utilisé parfois de la musique lourde, soutenue, et même il est allé jusqu’à avoir des semblants de battements de cœur lors de l’enquête par le personnage joué par Christine. Cela a donné le ton au film et à l’enquête en cours. Puis plus l’étau se resserre sur Vincent et sa compagnie, plus il y a de gros plans des visages, et c’est plus noir dans les bureaux, pour qu’on ressente l’étouffement. C’était vraiment génial comme approche. La directrice photo et le réalisateur, ainsi que les responsables de la musique ont réussi un tour de force de nous créer une ambiance parfaite pour bien suivre ce drame, avec juste assez de tension.

Naturellement, François Arnaud et Vincent-Guillaume Otis crèvent l’écran dans leurs rôles respectifs. Dans le rôle de Vincent Lacroix, François est très charismatique, un homme convaincu et très convaincant, sans scrupules. Même que par moment, M. Lacroix était presqu’un pion dans les mains d’Éric Asselin, alors que c’est Vincent qui a écopé de la sentence. De plus, on a l’impression que ces fraudes ont débuté par hasard, alors que Vincent a fait un essai de transfert de fonds au téléphone qui a tout de suite bien fonctionné. C’est comme un jeu pour lui de voir jusqu’où il peut aller sans se faire prendre. Pour sa part, Vincent-Guillaume Otis incarne Éric Asselin, un inconnu pour nous public, mais dont on découvre tout le potentiel manipulateur, fin stratège, ambitieux. Vincent-Guillaume réussit à nous rendre son personnage impitoyable, sans remords, sans regret, manipulateur qui est prêt à dénoncer Lacroix à la GRC pour éviter de se faire poursuivre, lorsque l’étau se resserre. C’est un personnage très étoffé qu’il nous a créé. Un individu calculateur, sans merci pour personne, même pas ses amis et collaborateurs.

Christine Beaulieu réussit à tirer son épingle du jeu, dans son personnage clé d’enquêtrice. Son personnage d’Anne-Marie est vraiment crédible et réaliste, si bien qu’on embarque complètement avec elle dans l’enquête. Paul Doucet a seulement une scène vraiment dans ce film, mais elle est mémorable. Il incarne un journaliste qui a fait ses devoirs et interroge Vincent Lacroix qui se peinture dans le coin avec des réponses qui lui feront mal par la suite et ce sera le début de la fin pour lui.

Au final, ce film est captivant et il nous en apprend beaucoup sur ces personnages qui sont à la base du scandale Norbourg, dont surtout Éric Asselin, inconnu jusqu’à maintenant du public. C’est une histoire complexe, donc il faut se concentrer pour bien en saisir toutes les subtilités et les références. On comprend aussi comment ce genre de situation a pu arriver et durer si longtemps. Il y a eu du laxisme dans les vérifications des transactions, des gens qui se sont facilement laissés acheter pour fermer les yeux sur des irrégularités. Et malgré une enquête poussée, cette dernière a passé des années sur une table quand la Commission des valeurs mobilières du Québec a subi des transformations et restructurations et c’est seulement après tout ça que l’Autorité des marchés financiers a repris ce dossier en main. Donc tout cela a contribué au succès des fraudes de Norbourg pendant aussi longtemps.

NORBOURG prend l’affiche exclusivement au cinéma partout au Québec le 22 avril 2022.

Pour un avant-goût de cette histoire : Visionnez la bande annonce

Réalisateur MAXIME GIROUX

Scénariste SIMON LAVOIE

Directrice de production VIRGINIE LÉGER

Direction photo SARA MISHARA

Direction artistique DAVID PELLETIER

Conception sonore FRÉDERIC CLOUTIER

Montage image MATHIEU BOUCHARD-MALO

Compositeur musique PHILIPPE BRAULT

Distribution des rôles NATHALIE BOUTRIE

Distribué conjointement par Maison 4 :3 et Entract Films, NORBOURG est produit par Réal Chabot des Films du Boulevard.