Le travailleur social devenu romancier et poète, David Goudreault, a séduit les spectateurs de tous les âges qui remplissaient le Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, pour la première de son nouveau spectacle : En marge du texte. À son habituel mélange d’humour et de poésie, s’ajoute maintenant la musique, puisque l’artiste s’est mis au piano, au cours de la dernière année. Seul sur scène, dans un décor lumineux, le performeur nous arrive avec des textes peaufinés à l’aide de l’auteur-compositeur Richard Séguin et de l’humoriste Mariana Mazza. C’est ainsi que Goudreault se raconte à travers des citations de grandes oeuvres littéraires, assorties d’anecdotes savoureuses et d’improvisations qui touchent le public droit au coeur.
À notre époque dominée par les réseaux sociaux, où la littérature semble souvent n’être qu’un lointain souvenir, le succès de David Goudreault a quelque chose d’étonnant et de particulièrement réjouissant! Reconnu pour être le premier Québécois à avoir remporté la Coupe du monde de poésie, à Paris en 2011, ce créateur n’a jamais cessé de fasciner le public, notamment, avec ses nombreux livres. Il s’est aussi fait connaître du grand public avec son premier spectacle solo qui a été présenté plusieurs centaines de fois, en plus d’avoir été couronné de nombreuses distinctions, dont le Prix Étoiles Stingray dans le cadre de la Bourse Rideau 2018.
Personnel et universel
Ce succès hors des sentiers battus du showbiz est avant tout une question de grand charisme! Il faut voir des ados, de jeunes adultes et des spectateurs plus âgés boire les paroles de Goudreault et pouffer de rire lorsqu’il désamorce ses grandes envolées littéraires avec des remarques parfois grivoises, en marge du texte.
Mais, la légèreté du ton n’éclipse en rien la profondeur des auteurs cités qu’il s’agisse de Réjean Ducharme, Claude Gauvreau, Anne Hébert, ou Hector de Saint-Denys Garneau. L’un des grands mérites de Goudreault est de nous rappeler que ces passeurs de lumière sont des nôtres et que leur héritage est à notre portée. Ce devoir de mémoire s’impose car, malgré notre devise, Je me souviens, l’oubli est si envahissant chez nous, notamment, quand il est question de littérature.
L’artiste aborde aussi des questions très personnelles, dont les problèmes de dépendances. Par ailleurs, son texte sur le deuil de sa grand-mère témoigne de l’extraordinaire sensibilité de cet auteur souvent candide.
L’homme de 43 ans nous confie même que l’irrégularité de ses battements cardiaques lui a valu le surnom de «Gros coeur lent» qu’il a été tenté d’adopter comme nom de scène. Mais, comment cela aurait-il été perçu, lors de ses collaborations avec son ami français Grand Corps Malade, s’interroge Goudreault avec espièglerie.
Spectacle rythmé et jovial
En marge du texte, nous entraîne également dans les univers d’auteurs reconnus internationalement dont Arthur Rimbaud, Alexandre Soljenitsyne et Agota Kristof. La beauté des citations choisies irradie à travers les propos de Goudreault, offerts comme des confidences.
Durant un peu plus de 90 minutes, sans entracte, ce conteur à la fois poétique et sarcastique se livre à travers différents thèmes, dont : L’accident, Les rivalités, La censure et Le cul! Évidemment, les numéros où Goudreault s’accompagne habilement au piano ajoutent du rythme à cette joviale célébration des mots plutôt unique en son genre!
Après deux soirées au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, les 28 et 29 février, David Goudreault présentera son spectacle, En marge du texte, entre autres, à la Salle Pratt & Whitney de Longueuil les 13 et 21 mars, ainsi qu’au Grand Théâtre de Québec, le 3 avril.
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