C’était hier soir qu’avait lieu la grande première tant attendue du fameux « humoriste mystère » au Théâtre St-Denis. En effet, en mars dernier, Pierre Hébert et son équipe lançaient une campagne de promotion unique en son genre où ils invitaient les Québécois à acheter un billet pour le spectacle « Le goût du risque » au coût de 20$, sans dévoiler l’identité de l’humoriste en question.
Pierre Hébert a humblement déclaré : « En lançant cette campagne, je me suis dis, si je vends 1000 billets, je vais être ben heureux ! »
Il était loin de se douter qu’en à peine 48 heures, son agente l’appellerait pour lui dire qu’il en avait vendu 20 000 !
« Ma copine m’a dit: chéri, tu vends plus de billets quand les gens ne savent pas que c’est toi! »
Cette réplique d’introduction a donné le ton au spectacle où l’autodérision était à l’honneur. Que ce soit en parlant de son look : « Moi, j’ai pas un look Harley-Davidson. J’ai un look Bouclair. » ou de son côté « pépère » : « J’suis pas un badass, moi. Je suis une personne âgée dans un corps de 36 ans. J’aime ça prendre des marches, ça me fait digérer. »
Tout au long de la soirée, celui qui a été nommé « Découverte de l’année » aux Oliviers en 2010 a abordé une variété de thèmes sans jamais perdre de vue sa ligne directrice : le goût du risque. Ce goût qu’on tend à perdre en vieillissant au profit du confort, du connu et du planifié. L’humoriste essaie de se convaincre (et de nous convaincre aussi!) de l’importance de prendre des risques et de se dépasser pour ne pas passer à côté de notre vie. En ce qui le concerne, il est sortie plus d’une fois de sa zone de confort ; que ce soit en moto, en voyage avec sa douce, devant un film d’horreur ou aux danseuses à Cornwall. L’humoriste exploite avec brio ses talents de conteur en extrayant tout ce qu’il y a d’absurde et de risible dans son quotidien et dans les moments où il tente de se mouiller un peu.
Durant les 90 minutes qu’a duré le spectacle, le public s’est montré très généreux et enthousiaste ; chaque numéro était ponctué d’éclats de rire sentis, débordants et généralisés. Puis, à la fin, l’audience s’est levée d’un bond pour applaudir avec entrain l’humoriste qui a su relevé haut la main ce défi de conquérir un public qui n’était pas nécessairement le sien.
« Qui ne risque rien n’a rien » Pierre Hébert l’a compris et ça lui aura rapporté gros !
Pierre Hébert, du 7 au 9 février et les 15 et 16 mars au Théâtre St-Denis.