L’album Pour déjouer l’ennui de Pierre Lapointe, confectionné avec de nombreux collaborateurs et amis (Daniel Bélanger, Hubert Lenoir, Amélie Mandeville, etc.) est tout en douceur. Un bouquet de berceuses pour «petits enfants devenus grands», dit Lapointe qui signe trois textes sur autant de musiques du Français Albin de la Simone, dont l’envoûtante Dis-moi je ne sais pas. Le même tandem offre un autre temps fort du disque, Le monarque des Indes, qui fait penser à un certain Moustaki. C’est vous dire à quel niveau de création on a affaire ici !
Qu’est-ce qu’on y peut, duo avec Clara Luciani, a sans doute aussi ce qu’il faut pour se frayer un chemin jusqu’à vos oreilles et vos coeurs : «Quand deux corps se rencontrent font leurs aveux Que l’on soit pour ou contre Au fond qu’est ce qu’on y peut ?» Avec la sombre Vivre ma peine, le grand Pierre s’offre une musique de Daniel Bélanger qu’il considère comme son «doyen», soit celui qui par son savoir-faire lui a appris son métier.
Pour la première fois de sa carrière, Lapointe a enregistré une chanson originale dont il n’est ni l’auteur, ni le compositeur; il s’agit de Vendredi 13 de Phillipe B. , gravée en hommage à ce dernier, collaborateur de longue date. Quant à la chanson-titre, Pour déjouer l’ennui, elle a été écrite à trois avec Hubert Lenoir et Julien Chiasson : «Les moments de sommeil qu’on attend dans la nuit Quand on reste éveillé pour déjouer l’ennui Je ferai un autre tour de magie si tu m’aimes encore». À noter que les choeurs ajoutent au caractère méditatif de cet album où pratiquement tous les musiciens chantent, qu’il s’agisse de Joseph Marchand (guitare), Nicolas Basque (guitare), Albin de la Simone (piano), Philippe Brault (guitarrón), et José Major (percussions).
C’est dans un Club Soda rempli à craquer, ce mardi soir, que le chanteur a lancé son nouvel opus, dont il a interprété toutes les pièces, devant un public attentif et conquis. L’album, créé en 2017 et réalisé par Albin de la Simone, dure moins de 35 minutes, mais il a un irrésistible goût de revenez-y ! Soyez prévenus !
4 / 5