Ranee Lee, la chanteuse de jazz américaine devenue montréalaise il y a plus de 50 ans, était aux premières loges de la cohorte d’artistes du Festival international de jazz de Montréal (FIJM) il y a 42 ans. D’ailleurs hier soir, André Ménard, un des fondateurs à la retraite de ce petit événement devenu international, a fait une entrée rare et remarquée pour remettre à la reine du jazz montréalais le prix Oscar Peterson.
Because you loved me
Puis, elle a attaqué les premières notes de My Heart will go on, tiré de son plus récent album Because you loved me, reprises à la façon jazz de succès de Céline Dion. Orchestration jazz déjantée, interprétation puissante, chorégraphie lascive d’un couple de danseurs, tout y était pour accrocher les spectateurs ébahis devant tant de féérie. Un de plusieurs numéros époustouflants auquel on a vite fait de s’abandonner.
Chanté du jazz comme elle le fait tient de l’exploit. Autant pour All by myself, House of the Rising sun/Je crois toi, Nature Boy, Because you loved me qu’elle dédie à son mari Richard, The Power of Love pour laquelle elle tiendra longtemps la note, cette icone du jazz montréalais va au bout d’elle-même avec ses harmonies vocales. Aussi ai-je cru que ses trois changements de costumes durant un concert de 90 minutes servaient à lui donner un brin de répit en plus d’ajouter de la couleur en blanc, rouge ou orangée, de la variété et du style.
Sur Céline Dion, elle déclarera sans hésiter qu’elle est une des plus grandes chanteuses de jazz au monde.
La musique
Appuyée de 10 musiciens à la barre desquels le génial Taurey Butler, violons, trombone, trompette, saxophone, violoncelle, contrebasse, guitare, percussions et piano, Ranee Lee a souligné leur contribution tout au long des dix chansons qu’elle a livré avec passion et d’un souffle. La chanson The Prayer sera dédiée au peuple ukrainien dans une version plus classique et blues, l’introduction sera au son de la guitare, puis les instruments seront plus discrets. De plus, on aura droit à plusieurs solides solos de chacun des instrumentistes chevronnés au courant de la soirée. Seule la chanson Beauty and the Beast m’a semblé faible au chapitre des arrangements musicaux.
De toute évidence les spectateurs auraient voulu poursuivre cette dernière soirée trop courte au Festival international de jazz de Montréal en compagnie de Ranee Lee, mais faut croire que sa présence constante dans les différents clubs de jazz à Montréal permettent aisément les retrouvailles.