Eric Lu obtient la rarissime ovation debout de toute la salle des mélomanes polonais à la Philharmonie en son entier avec ses vrais premiers solistes (tout comme à l’Opéra la veille).
Il joua un Concerto en fa mineur de la plus haute perfection puis un rappel (on dit Encore! en anglais) bouleversant de l’actualité génocidaire terrifiante de ces jours-ci par cette Marche funèbre déchirante de détails évocateurs soutirant les larmes des coeurs les plus endurcis. Ensuite un second rappel de valse brillante en toutes ses entraînantes subtilités.
MANIFESTEMENT Eric Lu a lu, réfléchi, souffert et ça s’entend dans ses bouleversantes interprétations.
La veille, 21 octobre à la grande salle de l’Opéra à l’acoustique si fine, une valse opus 64 no.2 détaillée comme la dentelle gothique des façades des plus belles cathédrales françaises… Ce fut en rappel la veille son offre généreuse… malgré la fatigue de la nuit blanche d’attente des résultats où Davit Khrikuli n’obtint rien!
Hier soir, David Khrikuli, le Georgien a enfin reçu un prix, environ 7000 euros de consolation de même qu’on s’est évertué à faire sourdre un autre prix justifié pour l’injustement éliminé de première ronde, je parle de Mateusz Dubiel, le seul des Polonais en lice qu’il eût été bon d’entendre aux deuxième et troisième tours avec Krzysztof Wierciński.
Chaque soir, on ne cesse de multiplier les prix pour la belle tête d’homme que fait Piotr Alexewicz quand bien même ses prestations ne furent jamais à la hauteur des siennes en 2021 au Concours no.18. Il faut bien des pis allers quelque part.
La Barcarolle de la déesse chinoise de tout juste 17 ans depuis avant hier, Tianyao Lyu a retrouvé sa transportante splendeur onirique hier dans ce chef d’oeuvre. Ensuite Zitong Wang qui nous enchanta de ses Variations opus 12, choisit hier soir le Nocturne opus 15 no.1. Elle nous prouva par le fait même que c’est bien elle qui eût du mériter le prix des meilleurs nocturnes.
Ou sinon William Yang, hier avec son opus 62 no.1 qui atteint, enfin, les étoiles permises d’accès, par ses vrais dons techniques lorsque ses nonchalances de démarche et de tenue sur scène, le quittent pour faire place aux interprétations dont il serait constamment capable.
Rien ne vaut de plus loufoque, en contraste, que le spectacle répétitif ou cérémonial, un peu pathétique, d’un des concurrents retenus pour un prix qui dévisage le public avant ses morceaux de Mazurkas. Comme si c’était approprié de se permettre l’arrogance de tant de prétention, que de toiser autrui de la sorte… sur scène… d’autant plus que ses doigts frêles, ne corroborent pas d’authentiques audaces d’intérêt d’écoute nous récompensant de quoi qui soit original.
Il faut de tout pour faire un monde, on s’en formalise seulement si les outrecuidants n’ont pas injustement pris la place de compétiteurs préparés longuement tels Tomoharu Ushida 牛田智大 ou Kai-Min Chang pour ne nommer que les plus évidents.
Eric Lu nous a, heureusement, bien fait oublier ces petites vexations et nous console du fait laborieux que, même dix ans d’attente, pour effacer des injustices d’évaluations vandales peuvent se solder par un incontestable triomphe ultime à la Pyrrhus! Carpe Diem pour l’ultime Gala de ce soir, jeudi 23 octobre.































































