Ceux qui lisent nos pages, ici, se souviendront de ma mention outrée d’avoir vu éliminé Lu Xiaoyu, désormais connu sous le nom de Bruce Liu, à Moscou en 2019, au premier tour du Concours Tchaikovsky. Cela malgré un récital impeccable comme tout premier concurrent!

Douce vengeance ultérieure sur le jury moscovite sourd à son génie, Bruce Liu remporta haut la main les honneurs du dernier Concours Chopin à Varsovie en 2021 et le voilà célèbre dans le monde entier!

On en a donc, hier soir, éliminé quatorze sorcie(è)r(e)s du piano, mais il y en sept dont je me dois de vous parler un peu. Car c’est toujours une série d’injustices vu les soixante-quinze oeuvres choisies par les candidats, au bas mot, sorties du génie d’autant de compositeurs, à l’occasion caressés par 48 mains habiles, que d’en écarter autant hors des étapes suivantes! Mais les règles du jeu l’imposent!

Ainsi, quels sont les 140 doigts agiles et tendres désormais éliminés du droit officiel de parole ou d’expression ? Et de qui sont ces habiles doigts danseurs de l’ivoire et de l’ébène aux aigus et graves en notre extraordinaire instrument fascinant?

Voici sept de mes lauréats distingués parmi 14 concurrents éliminés avant la nouvelle étape d’un mouvement d’une oeuvre de musique de chambre avec quatuor à cordes.

C’est une agréable consolation cette nouveauté du concours: leur second programme de récital, jadis prévu pour figurer à la compétition, mais qui n’en sera plus, pourra en partie être entendu les soirs des 8 et 9 mai à Sorel, puis le jeudi 9 mai à l’Île des Soeurs et enfin le dimanche après-midi 12 mai à Hudson. On diffuse donc la haute culture hors-les-murs.

Quatre jeunes femmes éliminées me sont apparues supérieures à tous ceux retenus: je nomme les deux Américaines Angie Zhang et Rachel Breen toutes deux inspirées d’une sensuelle quintessence musicale envoûtante au possible.

À mon palmarès, elles sont suivies de la Chinoise Yungyung Guo qui m’est apparue dans Prélude, Choral er fugue de César Franck comme la réunion des qualités de Rosalyn Tureck et Clara Haskil, et, en son Andante en fa de Mozart, elles je les ai trouvées, chacune des quatre artistes, inégalable.

Ce n’est pas peu dire du niveau de jeu des concurrents éliminés évidemment sans joie ni justice. Je n’oublie pas la chaleureuse Russe Dina Ivanova, pianiste d’une limpidité cristalline, d’une éloquence à la Elizabeth Leonskaja.

Côté masculin, j ‘ajoute mes mentions aux deux élèves de l’immense pédagogue Dang Thai Son soit le Chinois Xiaoxuan Li (absolument tout son impeccable programme) et le Canadien JJ Jun Li Bui lui si brillant au dernier concours Chopin. Mais couronne de lauriers à l’époustouflant ou plutôt au suprême parmi tous : le spectaculaire Polonais Adam Kaldunski gravé éternellement en mémoire par son interprétation d’une Étude no.3 en si mineur du compositeur et pianiste québécois Marc-André Hamelin.

Trois noms encore à surveiller en plus des Canadiens Jaeden Izik-Dzurko et Carter Jonhson

Restent en lice, dix admis comme lauréats putatifs du glorieux titre ultime. Mes mentions parmi eux vont à trois ou quatre pianistes restants: Derek Wang des États-Unis d’Amérique et deux pianistes illustrés ici en photo ici c’est-à-dire l’Italien Gabriele Strata dans un sublime et désinvolte Clementi et son Bartok plein d’alacrité, puis enfin l’artiste chinois Antonio Chen Guang, irréprochable dans ses douze études opus 10 de Chopin: ce fut une interprétation égalant les Pollini, Lortie et, disons, presque celles des jeunes Freddy Kempf et Lukas Geniuśas, en tout cas pour cette moitié de l’intégrale.

ÉVÉNEMENT 2 – DEMI-FINALE
À la Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal
(1339, rue Sherbrooke O, Montréal, QC H3G 1G2)– Musique de chambre – 
Vendredi 10 mai, 19 h 30

– Récital –
Samedi 11 mai, 13 h 30
Samedi 11 mai, 19 h 30
Dimanche 12 mai, 13 h 30

ÉVÉNEMENT 3 – FINALE
Présentée par Alfid Service immobilier
À la Maison symphonique de Montréal
1600, rue Saint-Urbain, Montréal (Québec) H2X 0S1

Crédit photo : Éric Sabourin

Sur la photo : Antonio Chen Guang et Gabriele Strata