Des salles de spectacles montréalaises rouvrent (enfin) leurs portes, en fin de semaine. Le public qui devait se rabattre sur des captations vidéo, depuis près de six mois, pourra ainsi assister en chair et en os à une rencontre entre musiques nouvelles et littérature avec des textes, entre autres, de Simon Boulerice, Federico Garcia Lorca et Paul Verlaine.
Le Vivier et l’ensemble Paramirabo offrent le concert Lettres d’amour en ligne, le 25 mars, puis en salle, le 27 mars. Conçu autour de correspondances amoureuses partagées entre hommes, ce spectacle jumelle une création du compositeur québécois Patrick Giguère et une oeuvre du défunt Julius Eastman, compositeur et interprète gai Afro-Américain.
Avec le baryton Vincent Ranallo et le contre-ténor Jean-François Daignault, l’ensemble Paramirabo interprétera, notamment, Lui, de Patrick Giguère. Au sujet de cette oeuvre en gestation depuis 2016, le compositeur précise : « Cette création met en musique un collage construit à partir de textes portant sur l’amour homosexuel écrit par des auteurs de différentes époques et pays avec l’intention de mettre en valeur l’universalité et la singularité des thèmes à travers le temps et l’espace. »
Du même compositeur, on va aussi jouer Ces choses que l’on croyait endormies. «Qui peut se targuer de n’avoir jamais négligé, ces choses que l’on croyait (ou espérait) endormies?», ajoute le programme soulignant que cette partition a été choisie pour mettre en valeur «la large palette expressive des musiciens, mais surtout la belle fusion qui caractérise l’ensemble.»
Enfin, on rend hommage au regretté compositeur, activiste et interprète afro-américain Julius Eastman en interprétant son oeuvre Gay Guerrilla. Cette pièce écrite dix ans après les émeutes de Stonewall fait référence à l’hymne A Mighty Fortress Is Our God , lancé comme un appel à se lever et à surmonter l’oppression. Rappelons que les émeutes de Stonewall furent une série de manifestations spontanées et violentes contre un raid de la police qui a eu lieu en 1969 à New York, au Stonewall Inn (dans le quartier de Greenwich Village). Ces événements représentent le moment symbolique marquant l’éclosion du militantisme LGBTQ+, aux États-Unis et un peu partout dans le monde.
Les musiciens de Paramirabo, dont le directeur artistique est le flûtiste Jeffrey Stonehouse, se consacrent à la diffusion de musiques d’aujourd’hui et à la mise en valeur de compositeurs émergents. L’ensemble a pris ses racines en 2008 au Conservatoire de musique de Montréal et il est ainsi nommé en référence à la pièce Paramirabo du compositeur montréalais Claude Vivier.
Lettres d’amour | Love Letters
Une rencontre entre musiques nouvelles et littérature LGBT+
Avec des textes de Michel-Ange, Rumi, Simon Boulerice, Alain Labonté, Federico Garcia Lorca, Paul Verlaine et Walt Whitman
Oeuvres de Patrick Giguère et Julius Eastman
Interprètes : l’ensemble Paramirabo, Vincent Ranallo , baryton et le contre-ténor Jean-François Daignault
-en ligne, le 25 mars à 20h, depuis l’Église Saint-Édouard
-En salle, le 27 mars à 19h30, au Bain Mathieu (2915 Ontario Est)
À noter que la représentation du 27 mars sera uniquement consacrée à la création de Patrick Giguère intitulée Lui et durera une quarantaine de minutes.