Cette semaine au cinéma Le Clap, plus que jamais la diversité des genres est au rendez-vous pour rejoindre le plus grand nombre de cinéphiles. Ainsi pour les amateurs de sensations fortes, Godzilla vs Kong arrivera dès le 31 mars. Le docudrame Le sang des Pélicans fait revivre le parcours de la mystique Ursuline Marie de l’Incarnation, religieuse missionnaire de la Nouvelle-France. Pour ma part, je me suis laissé toucher par le film Miss et l’éblouissant androgyne Alexandre Wetter. J’ai rigolé franchement avec cette comédie française Antoinette dans les Cévennes. Et le drame américain The Father, m’a complètement déstabilisé.
The Father, Un film de Florian Zeller
Présenté en V.O.A. Durée: 97 min
********** Le film The Father prend l’affiche en salles en version originale anglaise et sera disponible en français et en version originale en vidéo sur demande. *******
SYNOPSIS : Anthony est un octogénaire (malicieux) vivant seul. Effronté, il refuse les aidants que sa fille, Anne, lui présente de façon encourageante. Pourtant, l’aide devient aussi une nécessité pour Anne; elle ne peut plus faire de visites quotidiennes et l’emprise d’Anthony sur la réalité s’effrite. Alors que nous sommes témoins des fluctuations de sa mémoire, dans quelle mesure Anthony peut-il s’accrocher à sa propre identité et à son passé? Comment Anne peut-elle faire face à la perte de son père, alors qu’il vit et respire encore devant elle?
Plusieurs films ont vu le jour dans les dernières années sur l’Alzheimer et la démence, mais ce qui distingue le drame The father des autres films c’est son approche novatrice. Florian Zeller a choisi de mettre le public dans la peau du personnage en perte de mémoire et atteint de démence. Et cela fonctionne à merveille. Il n’y a rien de mieux que de passer quelques heures dans la vie d’un autre pour en comprendre toute la douleur, la confusion et la sensation de perte de contrôle.
Ce film m’a complètement déstabilisé. Dès la deuxième scène du film, on est troublé par le personnage d’Anne qu’on ne reconnaît plus. Puis les éléments d’informations pour suivre le cours de l’histoire changent, si bien que l’on doute de ce qui est vrai et ce qui est faux. Plus on avance dans l’histoire, plus on se demande qui est qui et même où on se trouve. Est-ce son appartement ou celui de sa fille ? Est-ce qu’elle ira à Paris ou est-elle mariée à Paul, ou James ? Qui est Laura, et est-ce que l’homme est vraiment dans le salon, ou s’il est juste une hallucination ? Un cauchemar ? Bref, on est plongé dans le délire d’Anthony avec lui. Et on ne se sent pas très bien.
Naturellement, ce film n’aurait pas cet impact aussi fort sur nous sans l’excellente performance des acteurs. Anthony Hopkins est sublime dans le rôle de cet octogénaire qui est trop orgueilleux pour admettre sa maladie. Il se révolte, combat, tente de mettre les autres aussi mal à l’aise qu’il se sent démuni, perdu, confus.
Olivia Colman pour sa part, elle incarne Anne, la fille et aidante naturelle d’Anthony. Tout en douceur, en patience, en humanité, elle offre une performance sensible qui nous émeut. On ne peut que sympathiser avec elle et se demander ce qu’on ferait nous-mêmes dans une telle situation. C’est vraiment déchirant à regarder.
La scène finale du film est assurément la plus difficile à regarder. C’est tellement poignant à faire monter les larmes aux yeux.
Drame réalisé par Florian Zeller. Scén.: Christopher Hampton, Florian Zeller. Mus. orig.: Ludovico Einaudi. Int.: Anthony Hopkins, Olivia Colman, Mark Gatiss, Imogen Poots, Rufus Sewell et Olivia Williams.
Antoinette dans les Cévennes, Un film de Caroline Vignal
Présenté en V.O.F. Durée: 96 min
SYNOPSIS : Vladimir a pour amante Antoinette. Quand il lui annonce qu’il passera ses vacances en famille, dans les montagnes des Cévennes, plutôt qu’avec elle, Antoinette décide de se venger en l’y rejoignant sans prévenir. Sauf que sur place, on lui assigne un compagnon de voyage atypique, un âne prénommé Patrick, qui doit servir de « sherpa ». Mais l’animal se montre rapidement très têtu, comme le rappelle l’expression, pendant que Vladimir, lui, s’énerve devant une situation qu’il peine à contrôler.
La bande-annonce de ce long métrage n’est vraiment pas la meilleure promotion pour ce petit bijou de film. Alors que la bande-annonce met l’emphase sur les situations cocasses et les folies d’Antoinette qui tente de s’immiscer dans le couple de Vladimir, ce film est beaucoup plus profond que cela et assurément plus intéressant qu’il n’en laisse paraître et surtout l’histoire d’amour que l’on voit grandir n’est pas du tout celle que l’on croit.
Laure Calamy que l’on a surtout connue dans la série Dix pour cent, porte le film sur ses épaules et elle est adorable et parfaite pour ce rôle. Elle est attachante, vibrante, séduisante, drôle à souhait. Elle est comme les bulles dans un verre de champagne. Elle ne passe décidément pas inaperçue partout où elle va. Sa naïveté, son côté fleur bleu et sa joie de vivre et sa persévérance font en sorte qu’on s’attache à elle immédiatement.
Au début du film, on a l’impression de voir une jeune femme, un peu trop éprise de son amant, faire une folie, en voulant s’immiscer dans son voyage en famille. Mais dès le moment où Antoinette débute son périple avec son âne Patrick, le ton change et on s’amuse à voir Antoinette se donner une bonne thérapie en jasant avec Patrick. C’est beau et souvent drôle de voir Antoinette et Patrick s’apprivoiser. Et que dire du paysage, la montagneuse région française des Cévennes, c’est sublime à voir sur grand écran.
Antoinette chemine à travers les beaux paysages, mais aussi elle chemine dans ses sentiments, dans ses convictions. Au contact de Patrick, et ses monologues avec lui, elle décortique ses relations et analyse ses actions. Et lorsque finalement Antoinette rejoint la famille de Vladimir, après une bonne heure du déroulement du film, on ne s’attend pas du tout au revirement de situation qui nous attend et qui n’est pas amené dans la bande-annonce heureusement.
Comédie romantique écrite et réalisée par Caroline Vignal. Mus. orig. : Mateï Bratescot. Int. : Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte, Marie Rivière.
Miss Un film de Ruben Alves
Présenté en V.O.F., Durée: 107 min
SYNOPSIS : Enfant, Alex rêve de devenir Miss France. Mais pour un garçon, ce fantasme, une fois divulgué, n’alimente que les moqueries. Rendu à la mi-vingtaine, Alex s’interroge encore sur sa féminité latente. Avec l’aide de ses amis frivoles, il mettra alors tout en œuvre pour réaliser son rêve d’enfance en se faisant passer pour une femme aux yeux du comité de sélection, et ce, pour avoir enfin la chance de devenir la nouvelle Miss France.
Voici mon appréciation : Le film Miss un film touchant, drôle, empreint d’une belle humanité, à voir absolument. : https://lesartsze.com/le-film-miss-un-film-touchant-drole-empreint-dune-belle-humanite-a-voir-absolument/
Comédie dramatique réalisée par Ruben Alves. Scén. : Élodie Namer, Ruben Alves. Mus. orig. : Lambert. Int. : Alexandre Wetter, Pascale Arbillot, Isabelle Nanty.
Pour l’horaire de tous ces films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma : http://www.clap.qc.ca/