Il y a de l’amour dans l’air à la TOHU, où vingt-et-un finissants de l’École nationale de cirque présentent un spectacle qui témoigne de leur remarquable savoir-faire. Tomber en amour est mis en piste par Helena Bittencourt et Goos Meeuwsen, deux artistes qui ont collaboré avec, entre autres, le Cirque du Soleil. Dans un décor dominé par de flamboyants rideaux rouges rappelant d’anciens films hollywoodiens, les jeunes circassiens tentent d’apprivoiser l’âme soeur. Il y a même un amusant diseur de bonne aventure qui prédit à certains spectateurs leur avenir sentimental…
Aimer au «pluri-iels»
Grâce à l’imagination de ces jeunes casse-cous, les nombreuses disciplines abordées semblent symboliser divers états amoureux, qu’il s’agisse du main à main, du fil de fer, ou des pyramides humaines où ceux et celles qui atteignent des sommets ne tardent pas à dégringoler. Quant au numéro de mât chinois, il nous rappelle la célèbre scène du balcon de Roméo et Juliette. Très réussi!
Certains prennent la parole pour exprimer ce qui fait battre leur coeur.
«Iels veulent représenter l’amour dans sa beauté et sa majesté», nous dit le programme du spectacle.
Le ton est léger, ce qui n’exclut pas une certaine profondeur. L’un des protagonistes affirme, d’ailleurs, que nous préférons parfois croire que l’amour n’existe pas, plutôt que de reconnaître qu’on a échoué à le trouver.
Musique et costumes
La trame sonore de ces 75 minutes de spectacle est remarquablement diversifiée. On passe du style exotica de l’Américain Les Baxter à la troublante chanson Je ne sais pas dire de Barbara.
D’ailleurs, tout n’est pas rose dans ce Tomber en amour, où l’on braque parfois les projecteurs sur ce qui se passe derrière le rideau. Il y a même une scène où les amoureux déçus vont jusqu’à se gifler.
Malgré tout, l’humour est au rendez-vous. Il faut voir, entre autres, ce personnage vêtu d’un coeur si aimant qu’il arpente la scène en parodiant les danseurs de ballet. Hilarant!
Et que dire de ce guitariste qui doit garder son calme, alors que la flûte traversière de sa collègue lui obstrue la bouche, au moment où il semble s’apprêter à chanter! Une scène qui, sous des allures anodines, nous fait pouffer de rire, en nous rappelant qu’il n’est pas toujours facile d’aimer.
Enfin, la conception des costumes de Michael Slack contribue de belle façon à la magie de ce spectacle de 75 minutes qui me semble toutefois s’essoufler dans la dernière demi-heure, notamment, avec le long numéro de cerceaux aériens. Malgré quelques bémols, Tomber en amour vaut le détour. Profitons de cette occasion pour applaudir de jeunes artistes attachants et en pleine ascension!
Tomber en amour
Spectacle réunissant 21 finissants de l’École nationale du cirque
Mise en scène: Helena Bittencourt et Goos Meeuwsen
À la TOHU, jusqu’au 9 juin
*Crédit photo : Caroline Thibault