En ce jeudi de première, d’une série de nombreuses représentations cette semaine au Grand Théâtre de Québec, un vaste public attentif et chaleureux a été comblé par une version rafraîchie mais toujours forte et pertinente.
Au lever du rideau, dans un décor à priori simple et dégagé, avec un mur texturé comportant des niches et des prises auxquels les danseurs-acrobates vont s’accrocher au cours de la soirée, Bruno Pelletier dans le rôle de Gringoire débute la chanson fétiche du fameux musical : Le temps des cathédrales. Le public réagit immédiatement avec des applaudissements nourris et quelques bravos. Pelletier, qui aurait hésité à jouer à nouveau ce personnage, sera tout au long de la soirée à la hauteur de son rôle. Il est en voix, transcendant et émouvant. Son jeu également est parfait avec une telle assurance et aisance. Magnifique !
Esmeralda est incarnée par Elhaida Dani, une chanteuse de grand talent. Sa gestuelle, sa sensualité conviennent parfaitement au rôle de cette bohémienne convoitée par plusieurs personnages de cette histoire. Le chanteur Daniel Lavoie, soit l’archidiacre Frollon qui régit religieusement la cathédrale de Notre-Dame de Paris, est lui aussi déchiré par son attirance pour Esmaralda. Grand, bien droit, impressionnant dans son jeu théâtral, avec une voix magnifique, il s’impose à nous. Quasimodo est jouée par Angelo del Vecchio. Il est touchant et troublant dans son rôle de boiteux et sonneur de cloches de Notre-Dame. Sa voix avec ce timbre rauque et ses sonorités est belle et bouleversante et quel présence scénique ! Phoebus, incarné par Gian Marco Schiaretti, le beau capitaine de la cavalerie du roi, fiancé à la jolie Fleur de Lys, est tout à fait crédible. Cette dernière, Emma Lépine, avec sa jolie voix douce est agréable pour sa voix et sa prestation. Jay joue Clopin, lechef de la Cour des Miracle et ses sans-papiers Il est imposant et prenant, un grand talent qui nous émeut.
Une des grandes forces de ce spectacle consiste en la présence d’une vingtaine de danseurs-danseuses-acrobates qui apportent une dimension spectaculaire tout au long du déroulement de la soirée. Leurs prestations sont à couper le souffle. Des artistes de la scène et des athlètes de premier niveau. Sans leur présence, le spectacle serait différent et moins enlevant. Mentionnons aussi la beauté et la grande qualité des éclairages, qualités qui s’appliquent aussi aux chorégraphies.
Le fameux parolier Luc Plamondon et le musicien Richard Cocciante ont fait de cette production musicale, tirée de l’œuvre de Victor Hugo, un bijou. Ils ont eu le bonheur ainsi que le flair avisé et brillant de s’entourer d’une équipe artistique de très haut niveau avec Gilles Maheu et Robert Marien à la mise en scène, complétée par des artisans très doués aux chorégraphies, aux décors, aux éclairages et aux costumes.
Ce Notre-Dame de Paris est à revoir ou à découvrir sans aucune hésitation. Un des spectacles majeurs de cette semaine.
Encore à l’affiche au Grand Théâtre de Québec pour 9 représentations.
Notre Dame de Paris – Grand Théâtre de Québec (grandtheatre.qc.ca)
Photo : Courtoisie