Le plus grand mérite du quatuor québécois Quartom, c’est de ne jamais vous ennuyer, de ne jamais vous faire dormir pendant le spectacle en vous faisant découvrir ou redécouvrir la musique classique avec humour, bonhomie et une franche camaraderie sur scène.
Au Théâtre Outremont où les quatre chanteurs se produisaient a cappella, jeudi le 18 mai dernier, devant une salle comble, Quartom a su mélanger des extraits des airs d’opéras de Bizet, Mozart, Verdi ou Gounod et d’opérettes avec du Doo-whop américain, des Beatles et du Beau Dommage. Il fallait le faire.
Et c’est avec beaucoup de talent et du sérieux que le quatuor s’exécute quand il chante. Beaucoup moins de sérieux quand il présente les numéros du spectacle. Les quatre comparses se taquinent, parlent des gens qui s’endorment dans la salle pendant certaines pièces classiques trop longues et s’amusent en se taquinant et en chantant sans prétention. Parce que Quartom a trouvé la formule pour susciter de l’intérêt dans ce spectacle intitulé Acte III, en choisissant de courts extraits des plus grands opéras et opérettes à l’intérieur d’une mise en scène sobre mais particulièrement efficace de Benoit Brière et des éclairages de Nicolas Richard.
C’est avec Gloire immortelle de nos aïeux de Charles Gounod (Faust) que Quartom débute le spectacle devant une salle particulièrement réceptive qui a, dans bien des cas, assisté à trois prestations du groupe en février dernier au petit Outremont. On pige, par la suite dans le répertoire de Mozart avec une remarquable harmonie de Un’aura amorosa réalisée par Julien Patenaude, extrait de La flute enchantée. Suivra Drig, drig maître Luther d’Offenbach, des extraits de Verdi, de Wagner, Votre toast de Carmen, de Bizet et voilà, je dirais un coup de théâtre à la Benoît Brière. Rien de moins qu’un des succès rock des années 6o : Duke of Earl de Davis, Dixon and Williams. Fidèle et respectueuse interprétation de Quartom qui décidément, s’adapte à tous les genres et à toutes les époques.
Le groupe reprendra par la suite les œuvre de Mozart, Verdi et Handel et donnera, à mon avis, sa pleine mesure dans Le trio patriotique de Offenbach, extrait de La belle Hélène. Mais le numéro le plus applaudi a été Viva l’opera italiano, un best of des meilleurs opéras italiens interprétés par les voix superbes du ténor Gaétan Sauvageau, des barytons Julien Patenaude et Benoît Leblanc et du baryton-basse Philippe Martel. Un dernier clin d’œil, en fin de spectacle : la traduction française de Yesterday des Beatles, tout simplement intitulé, Hier. Tordant. Décidément, on ne s’ennuie jamais avec le Quartom.-