Le Festival Mile Ex End a pris ses quartiers dans le Mile End pour le dernier sursaut de l’été. Musique et humour se sont côtoyés durant quatre jours, rejoignant tous les publics autour de prestations diversifiées. Résumé de l’expérience pour la journée du samedi où poésie, électro et folk ont suscité un engouement à parts égales.
Les Cowboys Fringants étaient la tête d’affiche de ce samedi frisquet, mais ensoleillé. Bien que l’audience fût conquise d’avance, des coups d’œil discrets vers mes voisines et voisins, moins familières et familiers avec le groupe, m’ont conforté avec l’idée que c’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe ou confiture (selon les régions). Le groupe n’a pas sorti de nouveau matériel depuis 2015, mais ses vieux succès raisonnent encore de manière bien pertinente encore aujourd’hui. Politique et environnement, deux thématiques chères aux Cowboys qui ont rallié jeunes, moins jeunes et plus très jeunes. Un joyeux bordel qui a mis la table pour les copains du groupe Galaxie, programmée juste après et que le chanteur Karl Tremblay n’a pas manqué d’encourager.
Elisapie a entraîné la foule dans sa pop douce dont certains morceaux s’inscrivent très bien dans la veine actuelle voix planante et sonorités de guitare présentes. Une découverte pour ma part, moi qui n’avait jamais vu l’artiste sur scène. Chaleureuse et dévouée à la scène, elle a tenu son numéro avec force et générosité, mélangeant inuktitut, anglais et français.
Peu après se produisait Natasha Kanapé (dont vous pouvez retrouver un portrait plus complet ici). Poétesse et slameuse qui utilise la musique pour porter plus fort ses mots, ses idées et ses émotions, elle a réalisé un beau tour de force en captivant un public « sur le party ». Un moment de recueillement et d’introspection rythmé par sa voix grave, qui a mis l’emphase sur ses origines, ses idées, ses peines. Un spectacle avec beaucoup de nouveau matériel, que l’on espère la voir présenter sur d’autres scènes. Un petit coup de cœur ici : L’Âme en tannage.
Autre gros nom présent : Tribe Call Red. Un mélange hip-hop/électro puissant qui a livré la marchandise, en dépit d’une scénographie particulière – et je ne parle même pas des poupées sur la console ! – avec des battles de danse en tenue traditionnelle autochtone à paillettes répétitives.

Le charme du Festival repose sur un savant mélange de musique émergente et aboutie – dirons-nous – le tout imprégné d’une atmosphère de village urbain. Il est agréable de flâner d’une scène à l’autre et de voir les toutes sortes de publics se retrouver autour d’une même envie : écouter, découvrir et apprécier. Bon, le monde merveilleux du festival souffre encore d’un lâcher-prise un peu trop important de canettes par terre, mais on sent que l’organisation tient à supporter la création d’hier et d’aujourd’hui dans le respect de l’autre et de l’artiste. À l’année prochaine pour une vision plus « humouristique » !
Site Web de l’événement : mileexend.com/fr






























































