En cette fin de novembre, la salle Louis Fréchette du Grand Théâtre de Québec a accueilli un auditoire enthousiaste. L’excitation était palpable alors qu’un groupe de cuivres se positionne à l’arrière de la scène, nous enveloppant dans une musique envoûtante de Richard Strauss. Ce moment d’introduction ne fait qu’augmenter notre impatience car la soirée promet d’être grandiose.
Le concert se poursuit avec une œuvre exceptionnelle d’Anna Clyne, une compositrice britannique de renom, jouée à travers le monde. « Masquerade », une composition d’un seul mouvement d’environ cinq minutes, emplit la salle d’une mélodie entraînante et joyeuse, rappelant les musiques jouées autrefois dans les parcs londoniens du XVIIIe siècle. C’est un véritable hommage à la musique classique.
Claire Huangci
Puis entre en scène la jeune et spectaculaire pianiste américaine, Claire Huangci. Elle nous offre une interprétation époustouflante de la célèbre Rhapsodie sur un thème de Paganini, op.43 de Rachmaninov. Cette composition, créée en 1934, est constituée de 24 variations débordantes de virtuosité, que la pianiste maîtrise à la perfection. Chaque nuance de cette œuvre complexe est savamment mise en valeur. Il ne fait aucun doute que Claire Huangci mérite toutes les récompenses internationales obtenues lors de concours précédents. La surprise agréable survient lorsque, après une pause, le chef d’orchestre Clemens Schuldt rejoint Claire Huangci au piano pour interpréter une brève pièce à quatre mains de Rachmaninov. C’est un moment complice et magique.
Clemens Schuldt
À la reprise, Clemens Schuldt dirige l’orchestre dans l’interprétation remarquable de la fameuse Symphonie no1 en ré majeur, « Titan », de Gustav Malher. L’OSQ livre une performance inoubliable, qui restera gravée dans nos mémoires. À l’époque de sa création en 1894, les compositions de Mahler étaient révolutionnaires, défiant les conventions musicales et repoussant les limites. Cet homme avait seulement 25 ans !
Les musiciens ont véritablement tout donné ce soir-là pour recréer les couleurs et les contrastes recherchés par le compositeur. Le public est captivé, attentif à chaque nuance intéressante et créative. La direction expressive et nuancée de Clemens Schuldt apporte une dimension supplémentaire à cette expérience musicale.
Il convient de souligner la participation des étudiants du Conservatoire de musique de Québec et de la Faculté de musique de l’Université Laval à ce concert exceptionnel. Le public a été conquis, offrant une longue salve d’applaudissements à la fin de cette fabuleuse symphonie. Cette soirée a été une véritable ode aux émotions et à la passion pour la musique. Une expérience que nous n’oublierons jamais.
Photo : Mateusz Zahora