Pour leur saison 2024-25, Les Grands Ballets Canadiens nous convient à un voyage émotionnel célébrant deux anniversaires majeurs : le centenaire de la fondatrice visionnaire Ludmilla Chiriaeff et le soixantième anniversaire de l’emblématique Casse-Noisette.
L’ouverture de cette nouvelle saison, intitulée Maestro, a été un véritable coup de maître. Le programme mixte, réunissant les œuvres de Jiří Kylián, Garrett Smith et Stephan Thoss, a laissé le public sans voix.
Ce programme est une ode à la puissance intemporelle des chefs-d’œuvre de Mozart, Vivaldi et Beethoven.
MAESTRO est bien plus qu’un simple spectacle. C’est une expérience qui vous marque au plus profond de vous-même. Si vous avez l’occasion de le voir, ne la manquez sous aucun prétexte.
Dans Petite Mort, première chorégraphie de cette soirée sublime, Kylián s’inspire des envoûtants Concertos pour piano No 21 et 23 de Mozart pour célébrer l’alchimie des corps. Les fleurets et les robes à paniers deviennent des symboles de séduction, les sexes se rencontrent, se défient et se mêlent avec volupté, culminant dans l’extase.
Les costumes de Joke Visser et l’éclairage doux de Kylián et Joop Caboort renforcent la fluidité des mouvements des danseurs. Les pas de deux étaient merveilleux, surtout le pas de deux de Felixovich Morante et Anya Nesvitalyo.
Tonnerre de silence de Stephan Thoss nous a plongé dans le paysage émotionnel des concertos de Vivaldi. Le décor, rempli de parapluies flottants rappelant Magritte, crée un monde étrange et mystérieux.
La danse devient le miroir d’une quête existentielle, où l’art du mouvement dialogue avec la puissance sonore de Vivaldi. Les danseurs se mouvaient avec une fluidité envoûtante. La femme en noir, Calsita Shepheard est magnifique!
C’était comme une quête intérieure, un dialogue entre l’homme et la nature, magnifié par la musique de Vivaldi et la direction magistrale de Dina Gilbert. La violoncelliste soliste Chantal Marcil ajoutait une couche touchante et émotionnelle.
Ensuite, la superbe chorégraphie Sechs Tänze (Six danses) de Jiří Kylián juxtapose le ludique et le poignant, révélant la complexité d’une époque à travers le prisme d’une façade tellement comique!
Kylián s’approprie l’œuvre éponyme de Mozart écrite en 1789 et transporte la danse dans un univers où légèreté et espièglerie se côtoient. Les danseurs, affublés de perruques et poudrés, évoluent dans un registre burlesque. Le timing, la technique des danseurs, les costumes, tout une célébration d’humour et l’époque de Mozart!
Garrett Smith a conclu la soirée en beauté avec Complete. En s’emparant de la Cinquième Symphonie de Beethoven, il a créé une œuvre puissante et émouvante, une célébration de l’individualité et de la liberté. Capturant la puissance et le motif en quatre notes de ce monument de la musique classique, Smith célèbre la singularité de chacun et la force de l’acceptation de soi.
L’alchimie parfaite entre la musique et la danse, la virtuosité des interprètes et la beauté des décors. Chaque tableau était une œuvre d’art à part entière, et j’ai quitté la salle avec le sentiment d’avoir assisté à quelque chose d’exceptionnel.
Ensemble, ces œuvres proposent un dialogue profond entre la musique et le mouvement, résonnant à travers les siècles. Absolument à voir !
Jusqu’au 15 septembre