Eric Lu étant indisposé — j’avais perçu déjà au second récital du deuxième tour un évident malaise latent — le concours a eu la louable bonté d’attendre à demain soir son récital désormais reporté pour qu’il puisse prendre du mieux…
L’événement musical attendu a bel et bien lieu!
Ceinte d’une longue robe pourpre sur sa laiteuse peau d’une blancheur digne des plus beaux tableaux de Ingres, sa tête couverte d’un diadème de cristal ou de diamants éclairant de reflets irisés les battements d’ailes de sa longue et légère chevelure noire, l’aura remarquable de Tianyao Lyu a posé par pure magie les mains de ses 16 ans prodigieux sur son piano Fazioli…

Photo by Krzysztof Szlezak for NIFC
Et elle s’est envolée glissando jusque sur les anneaux de Saturne avec son groupe de Mazurkas ciselées de toute beauté — et contrastées en plus — entre danses, méditations valsées et pures rêveries.
L’audace d’offrir l’innocent prélude opus 28 no.15 en extra avec un raffinement de musicienne centenaire et une Berceuse finale opus 57 (qui jadis annonçait les futures pluies cristallines de Debussy et Ravel) cet inoubliable programme nous a permis surtout d’entendre en son coeur son interprétation phénoménale quasi historique de la Sonate no.2 opus 35 de Frédéric Chopin.
Le point culminant? Une Marche funèbre inoubliable qui répondait au battement du coeur humain de ses seize ans qui ont assisté aux pitoyables tueries inqualifiables de Gaza et de la Ruthénie tout près.
Tianyaou dispose d’un sens de la tragédie à la Callas.

Photo by Wojciech Grzedzinski for NIFC
En somme, l’adolescente nous donna, à nous tous — et même à beaucoup de membres du jury — une authentique leçon de musique.
La porte de la grande finale lui semble amplement ouverte à mon très humble avis : c’est manifestement une entrée de gracieuse princesse à la Galerie des Glaces au Palais Chopin.
Photos : Krzysztof Szlezak
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