Après son dernier spectacle sur scène Maintenant demain (en 2018), voici enfin le retour de Luc Langevin avec un tout nouveau spectacle, Vérités, mis en scène par Hugo Bélanger. Le 14 novembre dernier avait lieu, dans la ville natale du célèbre illusionniste, la première médiatique de Vérités, à la Salle Albert-Rousseau de Québec. Avec dix tableaux d’une dizaine de minutes chacun, Luc Langevin se démarque à nouveau avec des numéros de téléportation, d’apparition et de disparition d’objets et surtout beaucoup d’humour et d’interactions avec un public conquis d’avance!
Mission accomplie pour ce troisième spectacle sur scène. Quand émerveillements, humour et stupéfaction ne sont pas des illusions, on peut véritablement dire que Luc Langevin sait manipuler la vérité pour nous faire croire et surtout nous faire voir n’importe quoi!
Le spectacle débute avec un écran sur lequel sont projetées des phrases à lire par le public, qui donneront le ton de la soirée. « Notre cerveau nous ment. Notre cerveau est prévisible. Notre regard aussi est prévisible » et il en fait la preuve en quelques phrases. Déjà l’on rie et l’on acquiesce à ces vérités irréfutables.
Ce spectacle est le plus audacieux que Luc Langevin ait créé jusqu’à maintenant, avec tout d’abord son numéro le plus dispendieux à ce jour. Il y a mis plus de deux ans de recherche et de préparation en plus de nécessité quatre techniciens avec lui en arrière-scène. À cela s’ajoutent des jeux d’éclairage impressionnants, de la musique fort bien adaptée pour créer des ambiances impressionnantes (par Maxime Moranville), des écrans où sont projetées régulièrement des images pour aider le public à bien voir et il a des objets petits et gros, qui apparaissent et disparaissent à tout moment.
Nous ne sommes donc pas surpris alors de savoir que c’est Hugo Bélanger (qui a travaillé entre autres avec Luc sur le premier spectacle permanent du Cirque du Soleil en Chine, X: The Land of Fantasy.) qui en fait la mise en scène. Le visuel du spectacle est inspiré de l’oeuvre de l’artiste graphique néerlandais Escher, qui intègre perspective et’illusions dans ses œuvres. C’est extrêmement beau à regarder du fond de la salle. La musique est étonnante et pertinente surtout dans les numéros axés principalement sur la lumière et la noirceur (comme dans le numéro de l’ampoule, et celui des meubles invisibles).
Fait assez impressionnant, Luc Langevin sort beaucoup du cadre de la scène pour faire ses numéros. Il interagit avec une personne en Facetime. Il y a aussi un numéro de téléportation et de transfert d’objets de la scène au Lobby (hall d’entrée) de la salle Albert-Rousseau. Luc Langevin semble très à l’aise de faire participer le public pour divers numéros et improviser avec eux et naturellement, plusieurs veulent faire partie du spectacle.
Luc Langevin alterne le merveilleux et l’humour ce qui plaira autant aux adultes qu’aux enfants. Ainsi, le numéro sur le polygraphe est judicieusement drôle et n’est pas sans rappeler la fameuse montre de vérité dans La Petite Vie. Il y a également le numéro avec l’enfant invisible qui est totalement charmant, mignon et vraiment rigolo, et nous rappelle que la vérité sort de la bouche des enfants.
Naturellement, Luc Langevin joue beaucoup avec le fait que notre cerveau ne capte que 10% seulement de ce qui est devant nous et il faudrait voir le spectacle 10 fois pour en saisir 100%… et encore là, ce n’est pas certain. Ainsi, l’illusionniste prend un malin plaisir à nous faire disparaître et apparaître des objets, aux endroits mêmes où nous sommes en train de regarder, sans que l’on voie ce qui s’est passé. Cela en est vraiment frustrant pour une personne très cartésienne comme moi.
Parmi mes numéros préférés, il y a celui des ombres. On dit faire la lumière, exposer la vérité, mais parfois la vérité c’est bien relatif. La vérité n’est pas la même pour tout le monde, dépendamment de son point de vue. Par exemple, le cylindre, selon le point de vue de la projection de lumière, son ombre sera vue comme un cercle sur le mur, ou alors il sera vu comme un rectangle, tout dépend de la perspective. Et la suite du numéro est encore plus agréablement étonnante.
Le finale du spectacle est assurément le numéro le plus audacieux de l’illusionniste et je n’en dirai pas plus, pour vous laisser la surprise. Et surtout, n’hésitez pas à douter de ma vérité et allez voir par vous-même si je mens, ou si c’est véritablement le meilleur spectacle de Luc Langevin jusqu’à présent!
À la fin du spectacle, vu que c’était la grande première, dans sa ville natale, Luc en a profité pour remercier ses complices dans la production de Vérités. Il a également eu un moment très émouvant dans la voix, en remerciant ses parents, sur place, d’avoir eu confiance en lui avant d’avoir connu le succès. Et son fils de 5 ans s’est aussi présenté sur scène pour saluer le public, ce qui a été tout à fait charmant.
La première à Montréal aura lieu les 16 et 17 novembre prochain.
Luc revient à Québec à la salle Albert-Rousseau le 19 février ainsi que les 11 et 12 mai 2023.
Pour plus de détails sur la tournée Vérités de Luc Langevin, rendez-vous au https://luclangevin.com/accueil ou sur https://evenko.ca/fr.
Escher : https://mcescher.com/
Salle Albert-Rousseau : http://www.sallealbertrousseau.com/
Pour lire et écouter mon entrevue avec Luc Langevin : https://lesartsze.com/entrevue-avec-luc-langevin-pour-son-nouveau-spectacle-verites/
Illusionniste/auteur/concepteur : Luc Langevin
Metteur en scène : Hugo Bélanger
Co-concepteur/scénographe d’illusion : Stéphane Bourgoin
Concepteur d’éclairage : Étienne Boucher
Compositeur musique originale : Maxime Moranville
Co-production : Oki spectacles et Agence Evenko
Éclairagiste : Bruno Moranville
Techniciens : Keven Carrière, Nicolas Jarret, Guillaume Lebel, Jean-baptiste Renaud
Crédit photos : Patricia Viau