À voir Virginie Fortin s’amener sur la grande scène du Théâtre Outremont et s’arrêter près d’une petite table où se trouve une bouteille d’eau, on pourrait croire qu’il s’agit d’une conférencière. Elle se tiendra debout, sans jamais s’éloigner de cette table, pendant près d’une heure et demie, devant un parterre comptant plusieurs personnalités dont Janette Bertrand, Louise Portal et Sophie Faucher.
Perdue dans l’espace
Fortin commence par faire valoir que nous vivons dans l’immensité de l’espace et veut nous inciter à en prendre conscience, afin que nous accordions moins d’importance à nos petites personnes. Avec ironie, elle imite alors une amie pour qui les vêtements doivent être le reflet de la personnalité et elle ajoute : «ce soir j’ai une jupe rouge car je suis menstruée». On a ici le ton de ce spectacle très au ras des pâquerettes, qui prétend pourtant être «une invitation à observer la réalité terrienne d’un peu plus haut que la stratosphère».
Elle passe de longues minutes à s’excuser d’avoir antérieurement fait une blague sur un sans abri édenté; blague qu’elle refait pourtant avant de nous en servir une nouvelle version tout aussi douteuse. Elle critique ensuite le capitalisme et la consommation excessive tout en donnant beaucoup (trop?) de détails sur les 22 camisoles qu’elle possède. Fortin s’interroge sur le sens du mot «cool», en décrétant que Marc Dupré serait «hot» mais pas «cool». Ajoutons que tous ces sujets sont enchaînés sans la moindre ponctuation musicale. En plus, la trentenaire se permet de s’éloigner à l’occasion de son micro, ce qui n’aide en rien la fluidité de ses propos.
«Le plus drôle, c’est la castration!»
«Du bruit dans le cosmos», un spectacle d’humour ? On dirait plutôt un brouillon d’une longue conférence parsemée d’anecdotes qui sont souvent loin d’être drôles.
Virginie Fortin
Du bruit dans le cosmos
Textes: Virginie Fortin en collaboration avec Philippe Cigna
Photo: Éric Myre
En tournée à travers le Québec