La très talentueuse actrice Louise Turcot s’est prêtée au jeu de transmettre sa passion pour le théâtre et son expérience de comédienne à une jeune finissante, en écrivant onze lettres à une correspondante imaginaire, dans ce livre de la collection « Lettres à un jeune…», publié chez VLB éditeur.
Résumé : Rue des Pignons, Fanfreluche, Deux Femmes en or, Grande Ourse, 19-2… des générations de spectateurs ont pu apprécier au petit et au grand écran le talent de Louise Turcot. Mais la comédienne est avant tout une femme de théâtre. Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, en 1965, elle s’est illustrée dans un nombre ébouriffant de rôles et dans tous les registres, de Corneille à Tennessee Williams, d’Arthur Miller à Marivaux.
Extrait de l’introduction : «… on est toujours seule face aux défis essentiels de notre métier, qui consistent à prendre sa place et à la garder, à communier avec les grands textes et les personnages que l’on interprète, et à être appréciée par ses pairs et chérie par le public, notre grand interlocuteur. » Dans ces lettres à une jeune finissante fictive, Louise Turcot prend le temps de se raconter, ses débuts, ses bons coups, ses peurs, ses échecs, bref, ses réflexions sur sa carrière bien remplie. Elle transmet ses astuces du métier, ses conseils bienveillants, et surtout elle transmet son feu sacré pour ce métier qu’elle aime tant et qui le lui rend si bien.
Dans sa première lettre, le coup de foudre, elle raconte justement comment elle a eu, à l’âge de 12 ans, le coup de foudre pour ce métier. « J’étais certaine d’avoir trouvé la réponse à la question existentielle de ma puberté naissante. Qu’est-ce que j’étais venue faire sur cette terre ? Du théâtre. » Louise Turcot en profite aussi pour donner quelques conseils aux jeunes filles qui entrent à l’école de théâtre. Ses conseils portent sur les auditions, le choix des scènes d’audition, l’investissement dans un bon coach, et surtout, avoir le feu sacré pour le jeu, le théâtre, pas seulement avoir envie de faire de la télé et devenir célèbre. Louise Turcot ne mâche pas ses mots lorsqu’elle parle de ces jeunes qui veulent à tout prix faire de la télé et avoir leur 2 minutes de gloire. Cela n’a rien à voir avec la passion du jeu, de créer des personnages, de s’effacer pour mettre de l’avant son personnage. Et le meilleur endroit pour cela, c’est le théâtre !
Dans sa deuxième lettre, Ce n’est qu’un début, Madame Turcot mentionne la dure réalité des comédiennes qui sortent des écoles et doivent trouver leur place dans ce milieu. Elle donne des conseils sur les agents, mais aussi sur comment se créer des opportunités et savoir saisir sa chance, peu importe le contrat, qu’il soit petit ou grand. L’important, c’est de se faire voir et éventuellement être découverte pour un rôle plus intéressant.
Elle passe ensuite en revue les odieuses auditions, la vie de tournée, et même une lettre au complet sur la boite à images (la télévision). Elle se remémore avec nostalgie la belle époque de Radio-Canada, alors que cette télé se distinguait par son mandat à forte teneur culturelle. Elle trouve cela dommage que ce soit fini les télé-théâtres aux Beaux dimanches par exemple. « Je suis certaine que bien des gens apprécieraient encore d’entendre de beaux textes interprétés par des acteurs de talent sur une chaine spécialisée consacrée aux arts et à la littérature sous toutes ses formes. Les acteurs, jeunes ou vieux, en profiteraient, de même que les jeunes auteurs qui ont tant besoin de visibilité et qui ont si peu d’espace pour s’exprimer.»
Elle déplore surtout les coupures dans le budget pour tourner à la télé : « On joue avec peu (ou pas) de répétitions, avec peu (ou pas) d’indications, selon un horaire extrêmement chargé. Ça demande des acteurs une préparation béton… Il faut que tu te fasses ta petite idée sur le rôle qu’on t’a confié. Si sommaire qu’elle soit, elle pourra soulager le réalisateur qui, souvent, n’aura pas le temps de te communiquer la sienne. »
Elle aborde également des sujets comme le trac, ce stress qui arrive sans crier gare et avec lequel il faut apprendre à vivre. Elle parle aussi des trucs du métier, des éléments clés indispensables pour un acteur : l’ouverture et l’abandon. Elle explique comment rester ouverte et disponible à un personnage et à ce qu’il peut nous apporter, au lieu de se l’accaparer et lui donner notre caractère. C’est fascinant de l’entendre parler de son métier. Finalement, Louise Turcot raconte certains moments marquants de sa carrière en relation avec sa vie personnelle et c’est très touchant.
Au final, Louise Turcot explore toutes les facettes de son métier d’actrice de manière parfois drôles, toujours sincères. Sans fard et sans détour, elle nous dévoile la vérité, les hauts et les bas de son métier qui la passionne et dont elle est restée aussi éperdument amoureuse qu’à ses premiers pas sur les planches. Louise Turcot est également romancière et auteure de livres pour la jeunesse.
Les titres de la collection « Lettres à un jeune…» prennent la forme de lettres écrites par une grande figure de la société québécoise à un correspondant imaginaire qui voudrait se lance dans la carrière où son aîné s’est illustré. Il s’agit de transmettre le feu sacré d’une profession et les astuces d’un métier.
Nombre de pages : 176 pages
Prix : 19.95$
Date de parution : septembre 2019
Éditions VLB éditeur