Les Grands Ballets canadiens de Montréal ont vu juste avec leur spectacle Danser Beethoven, pour célébrer le 250e anniversaire de naissance du grand Ludwig. Près de trente danseurs apportent un éclairage tout neuf à la célébrissime Symphonie no 5 que le chorégraphe américain Garrett Smith transforme en hymne à la beauté de la singularité de chaque être humain.
Dès l’ouverture avec les quatre notes emblématiques, soit trois brèves suivies d’une longue, les danseurs posent leurs gestes exactement sur le rythme. Leur rigueur devant la complexité qui va suivre est époustouflante, en ce soir de première. Cet effet de groupe en symbiose avec une musique qu’on entend depuis notre naissance est saisissant et ne s’estompe pas durant tout ce ballet d’une quarantaine de minutes intitulé Complete.
Au-delà du tutu

Crédit photo : Sasha Onyshchenko
Pour symboliser l’audace qu’exige l’affirmation de soi, Smith nous présente un premier danseur en tutu. Il s’agit de Raphaël Bouchard dont le personnage représente la liberté. Son entrée en scène est d’ailleurs très originale. On aperçoit d’abord sa silhouette et les contours de son tutu dans le noir. On croit, bien sûr, qu’il s’agit d’une femme et soudainement les projecteurs nous révèlent que c’est bel et bien un danseur qui nous apparait, visiblement à l’aise avec ce vêtement généralement réservé aux danseuses. Au-delà du tutu, c’est le rejet des interdits, des barrières qui s’exprime ici.
Énergique et sachant doser l’humour dans ses gestes toujours synchronisés avec la musique, Bouchard est remarquable dans cette chorégraphie où les hommes sont particulièrement sollicités.
Symphonie no 7

Crédit photo : Sasha Onyshchenko
Après l’entracte, les GBC redansent sur la Symphonie no 7, dans une chorégraphie du regretté Uwe Scholz qu’ils avaient présenté pour la première fois, en ouverture de la saison 2017. Après quelques années de maturation, il nous a semblé que ce ballet classique se fond encore mieux à la symphonie que Richard Wagner considérait comme «l’apothéose de la danse». La blancheur des costumes accentuée par le bleu des éclairages est éblouissante ! Toute cette magie s’opère au son de l’orchestre dirigé par Dina Gilbert.
Bref, si vous avez envie de découvrir le ballet ou de renouer avec les Grands Ballets, allez voir Danser Beethoven.
Danser Beethoven
Les Grands Ballets canadiens
Symphonie no 5 : chorégraphie de Garrett Smith intitulée Complete
Costumes : Monica Guerra
Scénographie et éclairage : Marc Parent
Symphonie no 7 : chorégraphie de Uwe Scholz
Costumes et scénographie : Uwe Scholz
Éclairage : Marc Parent
Salle Wilfrid-Pelletier, jusqu’au 23 février






























































