Marianne Brisebois vient de publier son premier roman, Sauf que Sam est mort, aux éditions Hurtubise. Ce roman de près de 500 pages aborde avec doigté et sensibilité des sujets forts complexes, tels que le deuil et les relations amicales et amoureuses. Ce roman est bouleversant par moment, mais surtout lumineux et rempli de doux moments entre amis.
Résumé : Alexandra et Samuel sont amoureux. Éperdument. Presque toujours avec eux, il y a Jean‐Thomas, coloc et meilleur ami de Sam, puis d’Alex, forcément. Ensemble, ils forment un trio solide, jusqu’à ce que Sam meure subitement, laissant Alex et Jean‐Thomas à eux‐mêmes devant sa douloureuse absence. Ils tentent d’abord de survivre chacun de leur côté avant de se rendre à l’évidence: c’est ensemble qu’ils peuvent le mieux apprivoiser le quotidien sans la personne qu’ils aimaient le plus au monde. Un épisode à la fois, on découvre dans le désordre l’histoire d’amour d’Alex et Sam, de leur première rencontre jusqu’au premier anniversaire de sa mort, ainsi que leur amitié avec Jean‐Thomas.
Je viens de faire une belle découverte d’une autrice, dont le premier roman nous confirme déjà son talent inouï d’écrivaine. Avec sa plume sensible, juste, réfléchie et tellement bien structurée, on a l’impression de ressentir toutes les émotions du personnage d’Alex, la narratrice.
Ce roman débute le jour des funérailles de Sam, et peu à peu, en alternant le présent et le passé, on va découvrir l’histoire d’amour entre Sam et Alex, mais aussi et surtout l’histoire d’amitié et d’amour entre Sam et Jean-Thomas, et même l’histoire d’amitié entre Alex et Jean-Thomas. Bref, on va s’attacher à ce trio d’amis qui s’aiment d’amour comme on a rarement vu ça. Ce sont des âmes sœurs aux plus profondes d’eux, qui n’hésitent pas à se dire je t’aime trois fois par jour et qui ont peine à passer une journée sans se parler, se voir, se toucher.
Il est rare que l’on aborde le thème de l’amitié au masculin avec autant d’amour que cela nous est proposé dans ce roman. Et je dois dire que ça fait de bien de voir cela. Pourtant, l’amitié entre femmes est très bien acceptée ainsi, avec des gestes affectueux, des «je t’aime» bien sentit, sans que personne n’en questionne les sentiments amoureux. L’amitié entre hommes est souvent vue différemment et j’ai aimé la proposition de l’autrice de nous montrer ces deux hommes qui s’aiment profondément et qui le démontrent sans gêne de passer pour des gais.
Et que dire de l’amitié entre un homme et une femme ? C’est aussi un sujet peu abordé et dont on pense souvent que cela ne peut pas être platonique. Et pourtant. Dans ce roman, on croit vraiment en l’amitié qui se développe entre Alex et Jean-Thomas. Et c’est dans le deuil qu’ils doivent tenter de faire, qu’ils vont encore plus se rapprocher, semant la confusion pour les gens autour d’eux.
Ce roman, bouleversant par moment, est surtout lumineux grâce à la relation forte, presque fusionnelle, qui unit ces trois personnages, tout au long de cette histoire. C’est beau de voir la dynamique entre ces trois personnages, leurs discussions sur la vie, la mort, l’amour, les préjugés, leurs carrières, la politique, les films, bref sur tout et sur rien. Il y a beaucoup d’humour entre eux, et c’est agréable de suivre leurs conversations. Ils se taquinent, ils se consolent, s’encouragent, se font du bien. C’est un trio indestructible, et même la mort de Sam ne pourra pas défaire les liens qui les unissent. Alex et Jean-Thomas vont continuer à faire vivre la mémoire de Sam en eux, pour la vie.
Voici un extrait du roman, pour donner un avant-goût de la superbe plume de l’autrice.
Jean-Thomas qui explique sa relation avec Sam « Je pense qu’il me suffisait… Passer du temps avec lui, y avait rien qui battait ça. Être aussi complice avec quelqu’un, ça donne l’impression de tous les autres nous mettent des limites, qu’on se sent pas totalement nous-mêmes avec eux. On a juste hâte de rentrer à la maison. Ma maison, c’était lui. Même s’il prenait la plus grande chambre pour son linge…»
Les mots ont toujours fait partie de la vie de Marianne Brisebois. C’est en se lançant dans l’écriture d’une histoire qu’elle aurait aimé lire qu’est apparu Sauf que Sam est mort, son premier roman. Une plume jeune, assumée, maîtrisée. Quand elle n’écrit pas, cette diplômée en psychologie et en communication adore débattre, discuter et refaire le monde. Marianne travaille en communications pour un organisme communautaire.
Prix : 32.95$
Nombre de pages : 480 pages
Date de parution : 13 octobre 2021
Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/