Première montréalaise, ce vendredi soir, du spectacle de Maxime Landry et Annie Blanchard qui rendent hommage à leurs idoles Kenny Rogers et Dolly Parton, ainsi qu’à quelques grands noms du country québécois. Après avoir lancé l’album Jolene and the Gambler, au Festival Western de Saint-Tite, l’an dernier, le duo entreprend une tournée d’une soixantaine de dates, où Kenny et Dolly sont à l’honneur dans un décor où les lettres K et D brillent de mille feux. L’évidente complicité entre ces deux ex-académiciens et amis de longue date s’est vite propagée au public enthousiaste et sans doute un peu gagné d’avance.
Party country
En arrivant au Cabaret du Casino, on offre à chaque spectateur un chapeau de cowboy pour la soirée. C’est dans cette ambiance de party country que Maxime Landry ouvre le bal avec l’incontournable The Gambler, avant de céder l’avant-scène à Annie Blanchard qui fait revivre l’immortelle Jolene. Suivront Coward of the county, Why’d you come in here lookin’ like that, etc. Accompagnés d’un orchestre de six musiciens, Annie et Maxime chantent en solo ou en duo avec une belle aisance, ou chacun devient le choriste de l’autre.
Les deux se complètent aussi dans leurs blagues parfois à double sens, notamment en ce qui a trait à la poitrine plantureuse de Dolly. Leur spectacle a du rythme. Il faut dire que le Beauceron a un véritable sens de l’animation qui plaît au public toujours prêt à le suivre, qu’il s’agisse de chanter, taper des mains et même danser.
Landry explique, entre autres, que dans sa ville natale de Saint-Georges, il a bien souvent découvert des classiques du country d’abord en version française. On sait que Lucille est un méga tube de Kenny mais, au Québec, Tex Lecor a eu un succès monstre en chantant T’as choisi l’bon temps pour partir Lucille. En combinant des extraits des deux versions, les spectateurs cèdent au charme de la nostalgie. Même principe pour Help me make it through the night, que le duo enchaîne à Aide-moi à passer la nuit.
Vous aurez compris que cet hommage à la musique country ne se limite pas à Kenny et Dolly. On y entend, entre autres, des classiques de Johnny Cash (Folsom prison blues, Ring of fire). À mesure que la soirée avance, les chanteurs changent des éléments de leurs tenues vestimentaires; les franges finissent par être remplacées par un veston aux manches dorées scintillantes dans le cas de Maxime et une robe longue tout aussi dorée et flamboyante pour sa complice! On nous avait dit qu’ils seraient chics et c’est bien vrai!
Tous les deux s’avèrent des interprètes sensibles et à la voix puissante dans Lady, suivie de I Will always love you. On ne sent malheureusement pas toujours autant d’implication de leur part dans le répertoire francophone. Pourquoi entrecouper Mille après mille d’extraits de On the road again? La chanson la plus connue du répertoire du pionnier Willie Lamothe ne mérite-t-elle pas d’être interprétée au complet, surtout devant des amateurs de country?
On applaudit l’idée de rendre hommage à Renée Martel et à Julie Daraîche, mais dans le cas de Paul Daraîche, on revient toujours à Perce les nuages. Sait-on que le prolifique Gaspésien a aussi écrit, Lui, un poignant hommage à son père, dont Isabelle Boulay a enregistré une version bouleversante? Le répertoire country québécois est vaste. Pourquoi ne pas en profiter?
Avant l’ultime rappel consacré au célèbre duo de Parton et Rogers, Islands in the stream, Blanchard et Landry offrent chacun une pièce marquante de leur répertoire. Annie sait toujours émouvoir avec la majestueuse Évangéline de Michel Conte, alors que le public n’a pas oublié la troublante Cache-cache, écrite par Linda Lemay pour le tout premier album de Maxime.
Ce spectacle convivial se distingue, entre autres, avec son petit côté Vegas, grâce aux lettres scintillantes aux couleurs changeantes qui trônent au milieu de la scène. Pas de doute, la formule Jolene & The Gambler – Le country de nos idoles est efficace. 90 minutes sans temps mort! Le duo sera d’ailleurs de retour au Cabaret du Casino de Montréal ce soir (25 mars) et se produira au Théâtre Capitole de Québec le 2 avril.
Photos : Sébastien Jetté