Face Rider est un spectacle hors norme qui débarque sur scène comme une créature étrange et fascinante, tout droit sortie d’un rêve marécageux. Imaginez un mélange improbable entre un ermite, un sanglier et un beau gosse un peu naïf, le tout plongé dans une ambiance queer et déjantée, quelque part entre concert indie, performance d’art vivant et fête étrange où tout le monde est le bienvenu.
Sur scène, on explore sans gêne les questions de genre, d’identité, et de chaos joyeux. Le tout baigne dans une atmosphère de renaissance brillante, un peu brouillonne mais assumée, avec une touche d’humour et beaucoup d’autodérision.
La bande-son est portée par des sons sombres et intimes inspirés du midwest emo – un style de musique rock émotionnellement chargé – et les textes chantés ou récités sont personnels, presque comme des confessions. Visuellement, on plonge dans un univers à la fois banal et surréaliste, comme si le quotidien devenait magique par sa propre absurdité.
Les costumes, signés Angela Cabrera, sont spectaculaires : beaucoup de jeans, un chapeau de cowboy à trois étages, des perruques en cascade, des cagoules… bref, un carnaval queer et inventif comme on en voit rarement. Même le décor joue la carte du denim : un énorme tas de jeans fumant, d’où sort une épée façon Excalibur, comme si le mythe rencontrait la friperie.
Les interprètes – Cal, Fran Chudnoff, Driftnote, Ryan Kostyniuk, Jessica Mak et Roberto Soria – donnent vie à ce monde décalé avec une énergie brute, généreuse, et souvent touchante. Le public entoure la scène, plongé au cœur de l’action, presque aspiré dans ce monde parallèle.
La musique live de Driftnote, à la guitare électrique, ajoute une vibe électrisante proche de la hyper-pop. La danse, quant à elle, mélange humour, expressivité dramatique et références à la culture TikTok, avec des duos physiques et inventifs. C’est une chorégraphie du quotidien queer d’aujourd’hui : intense, drôle, et pleine de tendresse.
Face Rider est une aventure sensorielle et émotive. C’est comme se jeter à l’eau sans savoir si on va faire une figure parfaite ou un gros plat… mais avec le courage d’essayer quand même. Une expérience qui remue, surprend et célèbre le désordre comme forme de beauté.
📍 Au MAI – Montréal, Arts Interculturels
🗓 18 au 21 juin
🌐 m-a-i.qc.ca































































