Voici comment Serge Denoncourt présente ce bel ouvrage : (… je vous propose Serge à Paris, le livre. Objet hybride qui n’est ni un livre de table à café, ni un guide, ni un carnets d’adresses, ni un livre d’opinion, mais un peu tout cela.»
Une couverture remarquable
Par un temps venteux et ombrageux, juché sur les toits, Serge trône littéralement sur la Ville Lumière! Pourrait-il se substituer à la Tour Effiel car on aperçoit au loin, toute petite, la célèbre tour reconnue mondialement. Ce montage réussi donne le ton à l’oeuvre car la modestie n’étouffe pas l’artiste.
Une publication de haut calibre
Il fallait une équipe exceptionnelle pour publier un livre d’une aussi grande qualité et originalité. Couverture super rigide, papier glacé, format et mise en page non conventionnels, annotations de bon aloi… autant de détails et de qualité qui font de cette œuvre une pièce de collection.
Des photographies couleur de verrières sur page entière en mettent plein la vue et l’œil n’en finit plus de se rassasier. Les vingt arrondissements de la Ville Lumière y sont commentés.
Essayons d’en résumer quelques-uns et notons au passage les bonnes adresses, les propos judicieux ainsi que les rencontres avec des personnalités.
Dans le 1er : Serge propose le Restaurant Grand Véfour. Si on s’y aventure, on imagine que la note sera salée car il précise : «À essayer absolument… si vous avez les moyens.» À noter aussi dans ce quartier, la superbe Galerie Vivienne, l’un des plus emblématiques passages couverts de Paris, est désormais inscrite aux Monuments historiques. La simple vue de la photo invite au déplacement.
Dans le 2e : La merveilleuse Bibliothèque Nationale de France (qui me fut très utile lors de recherches généalogiques). On y retrouve notamment dans le toit, la photo d’une verrière quadrillée qui trône et éclaire naturellement une gigantesque salle ovale. Ce beau quartier contient notamment le chic passage Choiseul, «si cher à Baudelaire.»
Dans le 3e : Le Musée National Picasso. Pour rappel, né à Malaga mais ayant vécu à Paris, l’artiste est l’un des fondateurs du cubisme et un compagnon d’art du surréalisme. Dans ce quartier se trouve aussi la Sainte-Chapelle, un monument historique à l’architecture médiévale gothique époustouflante, et dont une photo pleine page nous incite fortement à la visiter.
Dans le 4e : Notre-Dame. Serge reçoit les confidences de l’auteur-compositeur-interprète Daniel Lavoie : «J’ai été archidiacre de Notre-Dame pendant 25 ans. Elle fait partie de ma vie, (elle) a changé ma vie complètement. J’ai un attachement d’atomes avec Notre-Dame. Je suis passé souvent durant les rénovations. Notre-Dame est vivante et tout va bien.»
Dans le 5e : Les gais ont fait du Marais le plus beau quartier de Paris. C’est ici qu’Anne Romanoff a donné son premier spectacle au petit Café-théâtre des Blancs-Manteaux sur la rue du même nom. Hélas, il a dû fermer ses portes l’an dernier. Par ailleurs Jean-Philippe Wauthier aussi connaît bien le Marais : «J’y ai découvert le parfumeur Frédéric Malle quand je cherchais un nouveau parfum. J’adorais l’idée d’avoir mon parfum, mon odeur que personne connaît.»
Par ailleurs, la pianiste et compositrice Alexandra Strélinski, est une vraie gentille selon Serge. Il a donc voulu casser la croûte avec elle. L’artiste lui propose alors de l’accompagner dans une brasserie pour déguster… un bouillon aux vermicelles (au prix modique d’un euro). Elle explique : «C’est bon au goût, pas cher et nourrissant…» Quand les plus grands ont les goûts les plus simples!
Dans le 6e : Construite au XVIIe siècle, l’église Saint-Sulpice est gigantesque, c’est l’une des plus grandes de la ville. Elle contient des œuvres inestimables dignes du Louvre. Des amateurs d’art s’y rendent continuellement pour admirer notamment les immenses tableaux de Delacroix. Et c’est gratuit.
Le Pont des arts relie le Musée du Louvre à l’Académie française. Pour le Québécois Dany Laferrière, fier membre de l’Académie, ce pont est «un point névralgique de la pensée et de l’action culturelle françaises. C’est extraordinaire. On dirait une peinture italienne». Rappelons qu’à l’époque de la Renaissance, la France et l’Italie se sont influencées mutuellement.
Dans le 7e : La star incontestée de ce quartier est bien évidemment la tour Eiffel. On vient de tous les continents pour l’admirer, la toucher et la photographier. Mais il y a aussi le Musée Rodin où l’on peut admirer ses œuvres et imaginer sa vie de sculpteur en atelier et pourquoi pas sa vie amoureuse avec Camille Claudel.
Dans le 8e : Le Pont Alexandre III, le Grand-Palais, le Parc Monceau, autant de lieux symboliques. C’est le Paris de luxe et des excès mais qui n’est pas pour toutes les bourses. Alors, en bon philosophe, on fait du lèche-vitrines. Et on va au théâtre, ils sont nombreux dans le quartier.
Dans le 9e : Ce sont les grands magasins. On y mange sur un rooftop. Serge relate une conversation probable (et très drôle) avec un serveur. Ces interactions sont des joutes de mots d’esprit, de fausses impolitesses, de répliques assassines… Alors, amusez-vous! Mais, le 9e c’est aussi le mythique Olympia, la Place Édouard VII, «un magnifique petit bijou caché», selon l’humoriste Anthony Kavanagh.
Dans le 10e: Place au magnifique Canal Saint-Martin bordé de feuillus, un lieu que Serge aime particulièrement. L’Hôtel Grand Amour, quand on ne sait pas où se sustenter, fera l’affaire. La rue du Faubourg-Saint-Denis, «c’est électrique, fêtard, décomplexé, sympa, chaotique : c’est Paris!»
Il en va ainsi pour les 10 autres arrondissements. Parmi les nombreuses autres personnalités rencontrées et dont on parle dans ce livre, citons notamment Stéphan Bureau, Philippe-Audrey Larue-St-Jacques et Magalie Lépine-Blondeau.
En conclusion
Comme on le sait, ce livre est inspiré de l’émission Serge à Paris, produite par +1 Maison de production et diffusée par le réseau de télévision TV5 dans toute la francophonie.
Paris peut susciter des sentiments contradictoires. Le Ville Lumière peut se faire belle, tendre, ludique, capricieuse. Elle peut provoquer un gamme complète d’émotions allant de l’amour à la haine. Pour désamorcer cela, Serge propose un guide de survie : l’humour.
« Serge à Paris » par Serge Denoncourt
QUEBEC AMERIQUE, 200 pages































































