L’année 2025 marque le 50e anniversaire du génocide du peuple du Cambodge, où 2 millions de gens, le quart de la population du pays, périrent aux mains des Khmers rouges entre 1975 et 1979. La Place des Arts de Montréal fut l’hôte samedi le 24 mai 2025, du spectacle à grand déploiement Bangsokol : un requiem pour le Cambodge qui célébrait la renaissance de la culture cambodgienne.
Coproduit avec Connexion Champa, ce spectacle présenté pour la première fois au Canada, mais déjà célébré à New-York, Melbourne et Paris, allie musique orchestrale, choeur de chant et archives historiques montrées en arrière-plan sous forme vidéo. Sous la direction du chef Andrew Cyr, les chantres Deap Setsothea et Him Savy nous montrent la grandeur du peuple cambodgien à travers cette œuvre du compositeur Him Sophy, avec film et scénographie de Rithy Panh.
Bangsokol fut précédé d’un concert de musique traditionnelle cambodgienne, d’un spectacle de danse classique khmère « La danse des souhaits », jouée autrefois dans les palais royaux, et d’un défilé de mode nous présentant toute la richesse des costumes traditionnels du pays.
Le terme Bangsokol signifie une cérémonie traditionnelle Khmer qui accompagne les rites funéraires bouddhistes du Cambodge, explique Mme Chan Tep, cofondatrice de Connexion Champa. Ce spectacle représente une ode à la résilience du peuple cambodgien. Le chant poétique nous rappelle les guerres tragiques qu’a connues le pays, leur origine, de l’avidité et égoïsme des hommes, guerres qui détruisent tout.
Le départ forcé du foyer et l’exil du pays, la séparation d’avec les êtres chers et la recherche de l’enfant perdu nous décrivent toute la souffrance vécue par les Cambodgiens aux mains des soldats; la paix et le bonheur peuvent être retrouvés au-delà du corps et des douleurs par la bonté du coeur. Ainsi les âmes pourront guérir et renaître dans une prochaine vie heureuse.
Ce spectacle était le clou du Festival Champa, qui visait à faire découvrir l’histoire et la culture d’un pays peu connu au Québec, bien qu’il accueillit de nombreux exilés. Au salon urbain de la Place des Arts, on pouvait aussi découvrir toute la fin de semaine, la gastronomie et l’art cambodgiens.
Comme les temples d’Angkor, construits pendant 5 siècles sous de nombreux souverains, ont marqué l’âge d’or de l’empire khmer, nous assistons, avec la présentation de ce spectacle, à l’envol du phénix, qui renaît de ses cendres.































































