Cougar qui peut au Théâtre de Rougemont ose un pari rare : mettre en vedette des femmes mûres qui assument, avec un sourire carnassier, leur pouvoir de séduction. Sur scène, Marie-Josée Longchamps, 78 ans de charisme pur, électrise la salle dès les premières répliques. Icône télévisuelle depuis Rue des Pignons (1966), elle campe ici une Rose vive, irrésistible et pleinement assumée.
Mais la vraie déflagration vient de Carmen Sylvestre. Arrivée sur les planches presque par hasard, elle explose littéralement dans le rôle de Brigitte, sœur de Rose : moulée dans des leggings effet cuir, top audacieux, regard pétillant… une cougar sans complexe, friande de jeunesse et admiratrice passionnée des prouesses masculines. Sa présence magnétique et son jeu sans filet déclenchent une salve d’applaudissements.
Autour de ce duo flamboyant : Yan Rompré, fils possessif de Rose ; Kevin Lapierre, amant très masculin de Brigitte ; Paul Dion, amoureux timide ; et Alexandre L’Heureux, irrésistible voisin gai, virevoltant avec l’élégance d’un danseur de ballet.
Sous la mise en scène vive et millimétrée de Fabien Dupuis, chaque entrée devient un petit feu d’artifice visuel et sonore. Le texte de l’auteur suisse Steve Bally, efficace pour déclencher les rires, souffre parfois de lourdeurs et de dialogues inutilement grivois qui cassent le rythme. Mais le plaisir l’emporte, surtout grâce aux performances habitées de Longchamps, Sylvestre et L’Heureux.
Cougar qui peut est une escapade joyeuse à Rougemont, parfaite pour un souper-spectacle jusqu’au 6 septembre. Une belle occasion de rire… et d’admirer deux comédiennes qui brûlent les planches avec panache.
Du même producteur, Jean-Bernard Hébert :
– 12 hommes en colère – 13 septembre (Théâtre Outremont) et 26 septembre (Théâtre de Rougemont)
– Le Placard – Espace Diffusion, Cowansville (Brome-Missisquoi)































































