Une ambiance de fête teintée de nostalgie s’est emparée de la Maison symphonique, ce soir (27 décembre), alors que maestro Alexandre Da Costa et ses invités ont interprété de grands succès de Céline Dion avec un orchestre de 47 musiciens. Aux côtés de Jennifer Lee-Dupuis, Josiane Comeau et Barnev Valsaint, le public a découvert avec enthousiasme, Vincent Niclo, Anne Sila et Measha Brueggergosman-Lee qui se sont distingués durant cette soirée généreuse de plus de deux heures incluant un entracte.
I’m alive, L’amour existe encore, All by myself, The power of love, My Heart will go on, Vole, etc., plus de 20 chansons sont au programme de Céline symphonique qui sera aussi présenté, en ce 28 décembre, en après-midi et en soirée.
Un vibrant hommage
Après un medley orchestral de chansons de Noël, les six chanteurs, tous tirés à quatre épingles, s’amènent sur scène, l’un après l’autre. Chacun est présenté par la voix d’un maître de cérémonie. Avec classe et simplicité, on rappelle ainsi aux spectateurs, en quelques mots, que Jennifer Lee-Dupuis était de l’adaptation québécoise de The Bodyguard, alors que Barnev Valsaint a été choriste de madame Dion durant de nombreuses années.
C’est Josiane Comeau, gagnante de l’édition 2020 de La Voix, qui interprète la première chanson de la soirée : Destin. Malheureusement, la jeune femme n’a pas, ou du moins pas encore, la voix et l’assurance pour se mesurer à ce répertoire, surtout en présence des chanteurs de haut niveau réunis par Da Costa.
On passe ensuite à une version endiablée de Love can move mountains, en duo et avec une évidente complicité entre Jennifer et Measha. Cette dernière est une soprano originaire du Nouveau-Brunswick qui fait carrière depuis plus de 20 ans au Canada, aux États-Unis et en Europe. S’exprimant dans un excellent français, la dame a confié aux spectateurs qu’elle priait souvent avant d’entrer en scène et qu’en cette soirée d’hommage, elle avait prié entre autres pour Céline Dion, atteinte d’un trouble neurologique nommé le syndrome de la personne raide.
C’était là une façon délicate et touchante de présenter The Prayer, interprétée magistralement en duo avec le Français Vincent Niclo, un chanteur à la voix remarquablement étendue et puissante qui s’est notamment produit en première partie de Céline, lors d’une tournée, en 2013. Le Parisien a d’ailleurs brillé à chacune de ses apparitions. Entre autres, son interprétation de S’il suffisait d’aimer lui a valu une ovation.
Grands admirateurs de Céline, Vincent Niclo et sa compatriote Anne Sila qui est aussi du spectacle, viennent de lancer l’enregistrement d’un medley de chansons de la star québécoise.
Chanteuse et actrice, madame Sila se démarque, entre autres, à travers ses relectures soignées de Pour que tu m’aimes encore et Je sais pas. Voix souple et juste, diction impeccable, gestuelle appropriée au texte, etc., la dame fait grande impression!
«J’ai côtoyé le bonheur en personne!»
On a aussi eu droit à quelques confidences de Barnev qui a fait partie de l’équipe de Céline, dès la glorieuse époque de la tournée Let’s Talk About Love, en 1999. Le choriste a notamment souligné la générosité et la gentillesse de la diva de Charlemagne. «J’ai côtoyé le bonheur en personne !», a-t-il résumé avec émotion, avant d’ajouter quelques mots bien sentis, à la mémoire du gérant et mari de la chanteuse : «René Angelil était un géant de talent et de bonté!»
En plus d’agir comme choriste avec Élise Duguay durant la majeure partie de la soirée, l’ex-collaborateur du groupe hip hop Dubmatique a aussi interprété Beauty and the Beast, en duo avec Josiane.
«Au nom de tous les Québécois…»
Particulièrement enjoué au cours de ce concert qu’il a lui-même conçu, Alexandre Da Costa a su donner aux chansons des couleurs symphoniques sans les dénaturer.
Le musicien a aussi interprété au violon la pièce The Show must go on du groupe britannique Queen que Céline a su s’approprier au fil des ans.
Très solide dans ce répertoire, l’Orchestre Philharmonique du Québec est mis en valeur par l’acoustique remarquable de la Maison symphonique.
Vers la fin de la soirée, le directeur artistique de l’OPQ a tenu à énumérer les prénoms de tous les membres de la famille de Céline Dion, afin de les remercier d’avoir contribué au succès de cette artiste de renommée internationale, en l’encourageant dès son enfance.
De toute évidence, le chef d’orchestre a su trouver les mots traduisant les sentiments du public : «Céline, on t’aime! On s’ennuie de toi. On a hâte de te revoir. Au nom de tous les Québécois, merci et bravo!»
Pendant que certaines spectatrices de mon entourage essuyaient discrètement les larmes qui coulaient sur leurs joues, tous les solistes sont revenus sur scène pour l’indémodable hymne à la paix de John Lennon, Happy Xmas (War Is Over) que Céline avait gravé sur son album de Noël de 1998.
Reconnu et apprécié du grand public, Alexandre Da Costa a su se dépasser avec Céline symphonique ! En plus de revisiter les succès de madame Dion, sans tomber dans le piège des imitations, il réussit à entraîner l’assistance dans une lumineuse vague d’amour envers cette artiste tant aimée des Québécois. Les émotions partagées deviennent ainsi un baume pour les admirateurs de la célèbre québécoise au destin hors du commun ! Bravo maestro!
Céline symphonique
Avec Alexandre Da Costa et l’Orchestre Philharmonique du Québec
À la Maison symphonique
Le 28 décembre à 14h 30 et 20h
*Photo d’accueil prise à la Maison symphonique, le 27 décembre.
De gauche à droite: Alexandre Da Costa (de dos), Jennifer Lee-Dupuis, Vincent Niclo et Anne Sila
Crédit: Marc-Yvan Coulombe