Après la reprise la semaine dernière de Rather a ditch, un solo de Céline Bonnier conçu par Clara Furey, voilà que la chorégraphe reprend un autre de ses spectacles. Cette fois, il s’agit de Cosmic Love, première pièce de groupe de l’artiste, créée il y a deux ans.
En entrant dans la salle, les sept interprètes dont Clara sont sur scène, pratiquement immobiles et répètent « I need a mouth as wide as the sky ». Sur un fond de musique électronique, ils chanteront cette phrase pendant une bonne dizaine de minutes, dans un décor noir, mis à part une bande blanche qui occupe la partie de la scène où évoluent les danseurs, la plupart du temps. Furey a voulu travailler avec ses interprètes «autour de la transformation constante de l’énergie et de gestes ritualisés.» C’est ainsi que chaque «idée chorégraphique» est répétée pendant plusieurs minutes, ce qui peut devenir lassant.
Cela dit, ce que j’appellerai la scène des corps qui se bercent par groupes de deux devient l’une des belles images du spectacle. Puis, au bout d’une dizaine de minutes, c’est chacun pour soi. On se balance alors individuellement, avant que les bras se mettent à évoquer des moulins à vent. Une fois de plus, la gestuelle est simple, voire simpliste et répétée très longuement. Heureusement, la trame sonore de Tomas Furey aide à lier ses scènes pratiquement dépourvues de transitions.
Sans doute faut-il s’abandonner sans chercher à comprendre, mais il n’en reste pas moins qu’on y passe plus d’une heure, pratiquement sans clés de lecture. Enfin, les spectateurs présents à l’Usine C ont vécu l’ultime départ pour ce voyage cosmique, puisqu’il s’agissait des dernières représentations de Cosmic Love, après une tournée en Europe et même en Azerbaïdjan.
Cosmic Love
Conception et direction artistique : Clara Furey
Interprètes : Francis Ducharme, Tomas Furey, Winnie Ho, Peter Jasko, Benjamin Kamino, Simon Portigal, Zoë Vos
Compositeur et musicien : Tomas Furey
Usine C, 3 et 4 décembre 2019