La Compagnie Créole a ensoleillé le Cabaret du Casino de Montréal cette fin de semaine affichant complet pour leurs deux représentations. Une intro lente, parsemée de percussions, mettait la puce à l’oreille des plus connaisseurs, mais il a fallu près de deux minutes pour que le crescendo amène au loin les célèbres « Dansez, Dansez, Roulez, Zoukez Zoukez». Une mise en bouche de courte durée, quoi qu’il n’en fallait pas plus pour que de facto, tous commencent à taper des mains aux rythmes de l’irremplaçable Machine à danser; certains moins timides se levant d’un bond pour accueillir sur scène le groupe caribéen-guyanais dont la dernière visite à Montréal remontait en… février dernier !
Rarement de passage en été, la Compagnie Créole vient généralement nous sortir de la grisaille des mois d’hiver. Toutefois, avec l’été pas très clément que le Québec a vécu cette année, leur visite en août est plus que bienvenue. Collé, collé et le Douanier Rousseau – bien qu’étriquée – ont tout autant ravi les spectateurs; le rythme s’essoufflant parcimonieusement lors de pièces moins connues. Bémol : il y en a eu plusieurs dans la première moitié du spectacle.
Second souffle
À l’instar d’un karaoké bien arrosé, le méga-tube – voire ver d’oreille – Ça fait rire les oiseaux est venu donner un second souffle à la soirée. Très attendue, la pièce a remis le party dans le Cabaret afin de ne plus dérougir jusqu’à la fin. Un medley des plus grands succès dont Le bal masqué, où les protagonistes sont apparus costumés des célèbres personnages de la chanson, fût chaudement célébré, mais les autres pièces auraient pu bénéficier de leur version intégrale. Cadeau du ciel, Biguine party et A.I.E auraient aussi dû gagner leur place sur la liste de chansons de la soirée. Mais la Compagnie Créole compte à leur actif tellement de succès qu’il est difficile de tous les avoir en 90 minutes.
Le groupe nous réservait Bon pour le moral comme pièce ultime soulevant le Cabaret une fois de plus. Sous les applaudissements nourris, le groupe est revenu pour Fiest’anniversaire, un air où les paroles référencent les gros hits du groupe. Finalement, la version longue de La machine à danser a enfin pu être entonnée dans son ensemble au plus grand bonheur de tous lors du rappel. On croyait la boucle bouclée avec le retour de ce tube, mais la Compagnie est revenue une fois de plus afin de clore leur tour de chant en remerciant leur public, leur envoyant « des ti becs ». En effet, Bamwen an ti bo a terminé en beauté cette soirée qu’on aurait bien étirée jusqu’aux petites heures. Ce que le soleil peut nous avoir manqué cet été !
Pur bonheur
C’est avec le sourire aux lèvres que le public, vraiment de tous âges, a quitté la salle; dans le plus pur bonheur, bien que seuls deux membres de la troupe originale étaient présents : Clémence Bringtown et Julien Tarquin. Guy Bévert étant en convalescence en ce moment, la folie de José Sébéloué manquait au spectacle. Présent lors de la tournée de février, ce dernier doit maintenant composer avec un Parkinson plus sévère l’empêchant de joindre la troupe cette fois-ci.
La fille de José et de Clémence, Joanna Bringtown, s’est jointe au groupe, occupe une grande place dans le spectacle arborant maintenant des cheveux rasés blonds, et assure en tous points. Les changements de costume de la mère et la fille ajoutent au côté festif des Antilles, mais les pas de kompa et de zouk restent toujours un solide attrait très plaisant à regarder. Chacun aimerait bien se dandiner d’aussi belle façon !
Présenté par le Comité martiniquais du tourisme, on souhaite déjà revoir la Compagnie et pour longtemps. D’une efficacité sans nom pour nous mettre la musique dans le cœur, un cadeau du ciel.
Crédits photos : Mylène Salvas