Avec son premier roman, En route vers nowhere, la journaliste et rédactrice Sophie Laurin se fait connaître pour son humour, sa nostalgie des années 2000, d’avant les téléphones intelligents, et sa plume animée, colorée, simple et attirante. Cette nouvelle autrice est une belle découverte pour moi. Ce roman contient tous les éléments pour un complet divertissement. C’est rafraichissant à lire pendant nos journées de canicules de l’été.

Résumé : Été 1996. Sara et Sébastien, dix ans, se rencontrent à la cantine du camping où ils passent leurs vacances. Une slush lime-framboise bleue et un gel de cerveau plus tard, une amitié naît. Plusieurs années après, en quatrième secondaire, ils se retrouvent par hasard à la même école et renouent avec leur complicité d’enfance. Été 2007. Sara et Sébastien partent pour un road trip au volant de Lucette, une voiture délabrée qui ferait le bonheur d’un ferrailleur. Au cours des onze dernières années, leur relation d’amitié a flirté avec l’ambiguïté et les malentendus, au grand regret de leurs familles et de leurs amis, convaincus qu’ils sont faits l’un pour l’autre. En quête d’aventure, les deux jeunes adultes ignorent encore que bien des surprises les attendent au détour du chemin. 

Avec ce road trip entre amis, Sophie Laurin m’a complètement conquise comme lectrice. J’adore tout dans cette histoire. Ses personnages de Sara et Sébastien, début vingtaine, sont totalement attachants, dès les premières pages. L’idée d’un road trip vers nulle part, au Québec, au gré des aventures, des motels cheaps et des repas de station-service est complètement séduisante. Les péripéties et anecdotes de ce voyage sont autant surprenantes qu’hilarantes.

Les références à la technologie des années 90-2000, avec les CD de compilations, les téléphones flip-flop, et les films ou séries télé ainsi que les chansons populaires de cette époque, m’ont fait vivre de beaux moments de nostalgies.

Et bien sûr, il y a cette amitié inébranlable et touchante entre Sara et Sébastien qu’on envie assurément. J’aime bien qu’on rencontre ces deux amis à leur début vingtaine et qu’on découvre peu à peu leur histoire passée, en alternant le présent et les souvenirs d’enfance et d’adolescence, d’un chapitre à l’autre. Cela nous permet d’apprivoiser graduellement chacun d’eux et de mieux comprendre leur relation et leurs réflexions.

Naturellement, en trame de fond il y a une histoire d’amour qui prend de plus en plus de place et qui nous fait inévitablement sortir nos mouchoirs avant la fin du roman.

Après la lecture de ce roman, j’ai étrangement eu envie d’une guédille de casse-croûte avec une frite grasse et je me suis entiché de l’idée d’aller sillonner les routes du Québec, les cheveux au vent, en plein mois de juillet de canicule.  

Voici un extrait pour vous donner le ton et le style de cette autrice dont j’ai adoré l’humour et les figures de style. :

«- Ce repas-là est aussi excitant que le pont couvert en décrépitude qu’on a vu tantôt.

Après avoir étudié la composition de son wrap, Seb ose en prendre une bouchée.» «- Une chance que c’est marqué ‘au poulet’ dessus, parce que c’est pas clair»

Ou encore :

«Au bout de quelques dates, on a constaté que nos bouches étaient faites pour aller ensemble. Sans le savoir, il a botté à grands coups de pied ma désillusion de l’amour, celle que je traînais en mois depuis que Brad Pitt avait sauvagement abandonné Jennifer Aniston pour Angelina Jolie.»

Diplômée du baccalauréat en télévision de l’Université du Québec à Montréal en 2008, Sophie Laurin travaille depuis sa sortie de l’école comme journaliste et rédactrice pour diverses publications, dont le magazine pour adolescentes Cool!. En parallèle, elle se fait demander trop souvent pourquoi ses joues sont rouges et si son nom de famille s’écrit comme celui de la comédienne Sophie Lorain. Elle aime les voyages où rien n’est prévu d’avance, les bonbons surets qui assèchent les gencives et faire l’observation des écureuils dans les parcs tout près de chez elle.

Date de parution : 24 juin 2020

Prix : 22.95$

Nombre de pages : 288 pages

Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/