L’Ensemble Caprice débute l’année 2024 sur les chapeaux de roue! Quelques jours après le lancement de l’album Don Quichotte chez la Duchesse, la formation interprétera une version condensée de cet opéra baroque de Boismortier, à la Salle Bourgie, dimanche prochain, 28 janvier. La partition choisie par cet orchestre montréalais n’aurait d’ailleurs jamais été gravée sur disque auparavant. L’ensemble Caprice qui a donné des concerts sur quatre continents pourrait-il partir en tournée avec son Don Quichotte? Entrevue avec le directeur musical Matthias Maute.
Intrigues et mélodies accrocheuses
Dès les premières écoutes du Don Quichotte de l’Ensemble Caprice, on est séduit par les voix, les mélodies accrocheuses et la qualité de cet enregistrement réalisé à l’Église Saint-Augustin de Mirabel.
D’entrée de jeu, les principaux protagonistes nous entraînent dans diverses péripéties qui nous sont familières, puisque le livret de Charles-Simon Favart, écrit en 1743, est inspiré des personnages du célèbre roman de Miguel de Cervantès. Sur scène comme sur disque, le ténor Arthur Tanguay-Labrosse prête sa voix à Don Quichotte, alors que le baryton Dominique Côté devient Sancho Pança. Quant à la duchesse Altisidore, elle revit grâce à la soprano Catherine St-Arnaud.
Seul le baryton Geoffroy Salvas qu’on entend sur l’album, sera remplacé pour le concert par Dion Mazerolle. L’alto Claudine Ledoux et la soprano Dorothéa Ventura complètent la distribution.
Humour musical
Pour sa part, maestro Maute souligne «l’humour musical» qui se dégage de cette partition de Joseph Bodin de Boismortier (1689 – 1755). Par exemple, dès la deuxième pièce du disque, on sursaute en entendant l’orchestre jouer le «rugissement du monstre» devant lequel Sancho crie Au secours! Voilà un langage musical imagé qui colle aux airs chantés!
«Chaque numéro est assez court et bien mis en place musicalement», ajoute-t-il, en spécifiant la particularité de la version interprétée par l’Ensemble Caprice. «Notre Don Quichotte chez la duchesse a été transcrit du manuscrit de Boismortier par Olivier Brault, violoniste de l’Ensemble Caprice. Il s’agit de la partition, conservée à la Bibliothèque nationale de France, antérieure aux représentations données à l’époque de Boismortier.»
Du même souffle, le chef d’orchestre précise: «la version que nous proposons est fidèle au travail originel du compositeur français et respecte ce qu’il avait à l’esprit avant de le soumettre aux musiciens. Enfin, nous avons choisi de mettre l’accent sur les airs et les divertissements instrumentaux, et la plupart des récitatifs ont été coupés.»
Tout ce travail aura-t-il des lendemains sur scène ? Rappelons qu’en 2020, l’Ensemble Caprice s’était illustré avec sa version de l’opéra Motezuma de Vivaldi qui lui avait valu une tournée aux États-Unis, en passant par Seattle, le Minnesota et la Floride.
Monsieur Maute espère que Don Quichotte permettra à son orchestre de se démarquer à nouveau, avec cette histoire basée sur l’un des plus grands chefs-d’oeuvre de la littérature, racontée sur une musique baroque remplie de vers d’oreille. «Rien n’est impossible! Mais, pour l’instant, nous sommes très enthousiastes à l’idée de présenter notre projet, à Montréal, en version concert!»
Pas de doute, l’élégance et la légèreté de cette oeuvre de Boismortier s’annoncent comme des antidotes à la grisaille de janvier.
Don Quichotte chez la Duchesse / «Opéra-ballet» en version concert
Musique: Joseph Bodin de Boismortier / Livret: Charles-Simon Favart
Interprètes:
Ensemble Caprice / Matthias Maute, chef
Arthur Tanguay-Labrosse, haute-contre
Dominique Côté, baryton
Catherine Saint-Arnaud, soprano
Dion Mazerolle, baryton
Claudine Ledoux, mezzo-soprano
Dorothéa Ventura, soprano