L’art technologique au coeur de «EVE 2050» est épatant, mais qu’en est-il de la danse ? La chorégraphe Isabelle Van Grimde a imaginé ce que pourrait être notre monde, dans une trentaine d’années, transformé par l’intelligence artificielle et la biotechnologie. Que deviendraient les humains dans cet environnement ?

Crédit photo : Bobby Léon
Eve, incarnée par la danseuse Sophie Breton, est donc la figure centrale de ce nouveau départ de l’humanité, où il n’y a pas d’Adam. Pilier de cette distribution de huit danseurs, soit cinq femmes et trois hommes, Eve «transcende tous les genres, âges et origines. Hyperconnectée, elle élabore de nouvelles architectures neuronales et avec elles, de nouvelles façons de penser, de bouger», explique la chorégraphe. Cette «hyperconnexion» est symbolisée par des effets visuels captivants. La scène est couverte de taches mouvantes, rappelant des spermatozoïdes, qui réagissent aux déplacements des danseurs. Les projections sur le mur du fond de la scène semblent aussi réagir aux mouvements des danseurs; leurs costumes couleur chair seraient-ils munis de capteurs déclencheurs ?

Crédit photo : Bobby Léon
Devant un tel déploiement visuel, au son des musiques enveloppantes de Thom Gossage, on n’est pas toujours attentif aux mouvements des danseurs qu’on perd parfois dans l’obscurité. Ces personnages, tout petits dans l’infinité de ce qui les entourent, reproduisent les gestes d’Eve et finalement se les approprient en les transformant. Mais, le résultat semble plutôt mécanique et ces humains du futur ne dégagent aucune chaleur. Il en résulte un portrait plutôt abstrait de ce que serait l’effet des technologies sur les rapports humains, au milieu du 21e siècle. Il n’en reste pas moins, que la conclusion scénique d’EVE 2050, après la web-série et l’installation, est un spectacle techniquement fascinant !
EVE 2050 [OEUVRE SCÉNIQUE]
Direction artistique et chorégraphie : Isabelle Van Grimde
Interprétation et collaboration à la création : Sophie Breton, Félix Cossette, Lena Demnati, Chi Long, Mark Medrano, François Richard, Marine Rixhon, Gabrielle Roy
Design d’interaction visuelle et vidéo : Jérôme Delapierre
Costumes : Pascale Bassani, Isabelle Van Grimde
Musique : Thom Gossage
Durée : 1 heure
À l’Agora, jusqu’au 11 octobre






























































