Un an après la parution de son premier roman, En route vers nowhere, qui raconte le road trip de Sara et Sébastien à l’été 2007, la journaliste et rédactrice Sophie Laurin publie, aux éditions Hurtubise, Fausses routes, qui explore, les aléas de la vie amoureuse de Marjorie, la meilleure amie de Sara, restée à Montréal pendant ce road trip. Voilà une belle lecture d’été, où amour, amitié, club vidéo et questionnements sur la fin des études et la vie de jeunes adultes nous procurent un très bon divertissement.
Résumé : « Juillet 2007. L’été s’annonce ennuyant pour Marjorie. Pendant que sa meilleure amie Sara est partie en road trip avec l’espoir inavoué de déclarer son amour à Sébastien, Marjorie, elle, contemple le désert qu’est sa vie amoureuse et tue le temps en compagnie de son ami Jean-Philippe. À 21 ans, Marjorie est à la croisée des chemins, là où se rencontrent la vie étudiante et la vie adulte. Si ses ambitions professionnelles sont claires, une question demeure: quand vivra-t-elle un amour réciproque ? Elle ignore encore que la prochaine année lui réserve son lot de surprises, puisque la voie qu’elle finira par emprunter ne sera peut-être pas celle qu’elle avait d’abord envisagée. Un œil sur la route, l’autre sur le rétroviseur, Marjorie se demande pourquoi toutes ses histoires d’amour finissent dans un cul-de-sac. Bien plus qu’un roman sur la recherche de l’âme sœur, Fausses routes est une histoire d’amitié, celle qui unit Sara et Marjorie depuis qu’elles ont l’âge de jouer à Téléphone Secret et qui dure encore à l’époque des CD gravés et des derniers clubs vidéo.»
D’emblée, la perspective de retrouver les personnages que j’avais aimé découvrir dans le premier roman me plaisait beaucoup. Mais c’est surtout avec la plume de Sophie Laurin que j’avais hâte de renouer pour cette deuxième histoire qui chevauche la même période, soit l’été 2007, alors que l’on suit les aventures et mésaventures surtout de Marjorie qui va de relations décevantes, en anecdotes cocasses de «dates» mal foutues, pour notre plus grand plaisir de la voir débarquer, noyer sa peine, chez son ami Jean-Philippe (coloc de Sébastien).
À nouveau, cette histoire nous est racontée en alternant les souvenirs d’enfance et d’adolescence de Marjorie cette fois-ci. On se remémore avec elle ses premiers amours à l’école, sa rencontre avec Sara, comment elle a connu Sébastien et son coloc Jean-Philippe et surtout comment sa vie amoureuse a souvent été bien décevante. En alternant ainsi le présent et le passé, on peut mieux apprendre à connaître Marjorie et comprendre ses réactions face à l’amour et l’amitié.
Bien que l’on sait que Sara et Marjorie sont de meilleures amies, j’ai surtout apprécié aller à la rencontre de l’amitié entre Marjorie et Jean-Philippe. Ces deux âmes en peine, qui s’épaulent tour à tour lors d’échecs amoureux, sont vraiment palpitantes à suivre. Les anecdotes de leurs mésaventures sont hilarantes et c’est beau de les voir se remonter le moral chacun leur tour. J’aime beaucoup leurs réparties dans les dialogues. On remarque la plume colorée, animée et vivante de Sophie dans ces répliques humoristiques et souvent touchantes.
J’aime beaucoup le titre de ce roman Fausses Routes, qui représente bien ces chemins que l’on prend au début de l’âge adulte, alors qu’on ne sait pas trop où on s’en va, ou qu’on pense avoir un chemin tout tracé pour nous, mais qu’en fait, la vie nous propose d’autres routes à prendre. Et c’est sur ces routes que l’on apprend à grandir.
Finalement, j’adore que l’on puisse se retrouver toujours en 2007, avec comme arrière-plan un club vidéo, cet endroit où j’ai passé beaucoup trop de temps avant que ceux-ci disparaissent de notre paysage. Sophie Laurin a cette aptitude à nous créer des ambiances pour nous faire vivre et ressentir la nostalgie d’une autre époque. Autant le road trip a été une belle idée à explorer, autant le club vidéo m’a ramené dans mes propres souvenirs de films, de soirées vidéos et d’heures passées à choisir une nouveauté ou un petit bijou de vieux film à découvrir.
Je lève mon chapeau à l’autrice de ne pas avoir terminé le roman sur la note attendue et d’avoir osé nous surprendre. J’espère maintenant qu’il y aura une suite à ce roman et cette fois-ci, j’ose imaginer qu’on ira plus loin dans le récit de l’amitié entre Sara et Marjorie qu’on n’a fait qu’effleurer dans ces deux premiers romans.
Diplômée du baccalauréat en télévision de l’Université du Québec à Montréal en 2008, Sophie Laurin travaille depuis sa sortie de l’école comme journaliste et rédactrice pour diverses publications, dont le magazine pour adolescentes Cool!. En parallèle, elle se fait demander trop souvent pourquoi ses joues sont rouges et si son nom de famille s’écrit comme celui de la comédienne Sophie Lorain. Elle aime les voyages où rien n’est prévu d’avance, les bonbons surets qui assèchent les gencives et faire l’observation des écureuils dans les parcs tout près de chez elle. En route vers nowhere, s’est écoulé à plus de 10 000 exemplaires.
Date de parution 16 juin 2021
Nombre de pages : 256 pages
Prix : 22.95$
Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/
Voici le lien vers mon appréciation du premier roman de Sophie Laurin : https://lesartsze.com/en-route-vers-nowhere-un-petit-bijou-de-roman-de-road-trip-tout-en-humour-et-en-nostalgie/