Vendredi, 30 juin, au FIJM

Un véritable monument de la musique américaine est en ville! Âgé de 86 ans, George «Buddy» Guy, est considéré, depuis longtemps, comme une légende du blues, au même titre que BB King, John Lee Hooker ou Muddy Waters.

Né en Louisiane, en 1936, le jeune George se fabrique, à l’âge de 13 ans, une guitare de fortune à partir d’une moustiquaire! Ce n’est que quelques années plus tard que son père lui offre sa première guitare.

Depuis ce temps, il a gravé des dizaines de disques dont plusieurs ont été couronnés de prix Grammy. Toujours actif, l’octogénaire a lancé, l’an dernier, l’album The Blues Don’t Lie.

Buddy Guy, à la Salle Wilfrid-Pelletier, à 19h 30.

Pour sa part, le guitariste de jazz et compositeur américain, John Scofield, sera au Monument-National, à 20h. De belles retrouvailles en perspective avec ce musicien qui s’est d’ailleurs vu attribuer le prix Miles Davis par le FIJM en 1998. Rappelons que la carrière de Scofield a véritablement pris son envol, au début des années 1980, époque où le guitariste a accompagné Miles Davis, en studio et sur scène, un peu partout sur la planète.

Quant au chanteur malien, Vieux Farka Touré, il sera au Club Soda, à 21h. Cet artiste de renommée internationale est reconnu pour entremêler modernité et tradition, en reliant la culture africaine et américaine à travers le blues.

Spectacles extérieurs

Parmi les spectacles extérieurs de ce vendredi soir, difficile de résister à l’appel de Valaire sur la scène Rio Tinto, à compter de 20h. Ce groupe originaire de Sherbrooke et qui s’est déjà appelé Misteur Valaire, est réputé pour faire lever le party avec ses musiques aux influences électro-jazz, hip-hop et rock. Valaire a lancé, au début de 2023, un album ironiquement intitulé Jazz Futon; on y trouve, entre autres, la pièce BEZU, dont le titre prend des allures de clin d’oeil narquois au groupe de jazz fusion québécois UZEB.

À 21h 30, sur la Scène TD, place à Cimafunk, un artiste cubain dont le style est un mélange de funk, de hip-hop et de musique cubaine. Erik Alejandro Iglesias Rodríguez a adopté le nom de Cimafunk, faisant référence aux «cimarrons», des esclaves en fuite qui ont formé des communautés autonomes à Cuba, à l’époque coloniale.

En début de soirée, on pourra voir l’Orchestre National de jazz de Montréal avec la chanteuse Miranda Joan, sur la Scène Rogers à compter de 19h.

Coups de coeur

Le Festival de jazz ne fait que commencer et j’en suis déjà à mon deuxième coup de coeur! Après la lumineuse Natalia Lafourcade à la Maison symphonique (voir notre compte rendu de ce spectacle), voilà que l’électrisante pianiste japonaise Himori a cassé la barraque, ce jeudi soir (29 juin), au Théâtre Maisonneuve, accompagnée du quatuor à cordes PUBLIQuartet, avec lequel elle a lancé l’album Silver Lining Suite, en 2021.

Cette surdouée qui collaborait déjà avec Chick Corea, alors qu’elle n’avait que 17 ans, semble au sommet de son art, après une vingtaine d’années de carrière. Mélangeant le jazz, le bebop et le classique, l’énergique musicienne de 44 ans, au chignon savamment ébouriffé, a développé une gestuelle originale. Pour mener à bien ses acrobaties pianistiques, elle se lève souvent debout, appuie une de ses jambes sur son tabouret et complète ses prouesses au clavier en pinçant directement les cordes du piano.

Malgré la complexité de sa musique, elle s’y attaque avec le sourire, comme s’il s’agissait d’un jeu d’enfant. Quant au PUBLIQuartet, il fait corps avec le piano, comme si les cerveaux de ces cinq musiciens étaient en symbiose. Même si plusieurs des pièces au programme évoquent les années marquées par la pandémie (The Unknown, Isolation, etc.), c’est tout de même le triomphe de la vie qui s’en dégage.

Virtuosité, chaleur humaine et joie de vivre communicative! Longue vie à Himori!

*La photo d’accueil est tirée de la page facebook de Valaire.