Le groupe de hip-hop français IAM fait un tabac, cette semaine, à la Maison symphonique! La formation originaire de Marseille, accompagnée par l’Orchestre symphonique de Montréal, a électrisé la foule, ce soir, en reprenant la plupart de ses succès, dont de nombreux titres de L’école du micro d’argent, considéré comme l’un des meilleurs albums de rap français. Véritables showmen, les énergiques quinquagénaires sèment la joie dans la salle et sur la scène! On se souviendra sans doute longtemps de leur concert mais, que peut-on retenir de la participation de l’OSM à cette aventure dans le monde du rap?
Dénoncer et s’amuser
Après une brève introduction musicale lancée comme un moment de calme avant la tempête, les membres du groupe ont ouvert la soirée avec leur célèbre chanson L’École du micro d’argent! Délire dans la salle! Tout le monde est debout et scande les phrases denses de ce tube: «Je viens de terminer ma préparation mentale Ils vont goûter à l’incomparable style du Serval!». Le ton est donné! On poursuivra avec Nés sous la même étoile, un autre titre du même album culte, paru il y a plus d’un quart de siècle.
Les années passent, mais les pièces de IAM semblent avoir toujours le même effet libérateur pour leurs admirateurs qui brandissent parfois un poing revendicateur! Mais, l’ambiance est à la fête! On crie de joie, de satisfaction! Dès les premiers vrombissements de basse, on reconnaît La Saga, Chez le Mac, ou Un Bon son brut pour les truands. Vous aurez compris que les visiteurs français sont venus avec leur propre claviériste et la quincaillerie électronique intimement liée aux rythmes et couleurs de leurs chansons.
Bref, on en oublie presque la présence sur scène des musiciens de l’OSM qui interprètent les arrangements de l’orchestrateur canadien Blair Thomson, sous la direction de Dina Gilbert. En fait, ce n’est qu’une cinquantaine de minutes après le début du concert qu’on remarque les cordes somptueuses durant la chanson Mon texte, le savon. Pour le reste, l’oreille ne perçoit que quelques passages où les cordes et les cuivres s’affirment sporadiquement. D’ailleurs, comment la flûte et la harpe, entre autres, pourraient-elles s’imposer devant les décibels de IAM ?
En réalité, la dimension symphonique semble plutôt accessoire pour ces amateurs de hip-hop venus à la rencontre d’un groupe mythique qui a bien peu à voir avec une formation classique. On a beau être à la Maison symphonique, les spectateurs survoltés vont chanter spontanément leur gratitude envers IAM, en entonnant Ohé Ohé Ohé, comme on le fait durant les matchs de hockey! Pour sa part, une dame qui aperçoit des amis fait irruption dans leur rangée en plein spectacle; on s’étreint et on jase un peu pendant que le show continue.
Independenza, Elle donne son corps avant son nom et surtout Je danse le MIA déclenchent des moments d’euphorie! Akhenaton, Shurik’n, Kheops et Kephren font ensuite grimper le thermomètre avec leurs sabres lumineux rouges pour interpréter L’Empire du Côté obscur. Et pour terminer, l’incontournable Demain, c’est loin, une pièce de 9 minutes remplie de mots sombres et d’une grande intensité. C’est évidemment un temps fort de la soirée!
IAM + OSM est présenté à la Maison symphonique encore ce soir et demain, 5 et 6 octobre
Dina Gilbert : cheffe d’orchestre
Blair Thomson : orchestrateur
Marcella Grimaux : metteure en scène
Arthur Bourdon-Durocher : opérateur – séquences sonores
Crédit photo : Antoine Saito