Après le succès du roman de La déesse des mouches à feu, et son adaptation pour la scène et ensuite en film en 2020 par Anaïs Barbeau-Lavalette, l’autrice Geneviève Pettersen renoue avec son personnage de Catherine dans son nouveau roman, La reine de rien. Cette adolescente rebelle est maintenant mariée, dans la trentaine et mère de deux enfants.

Résumé : C’est l’histoire d’un couple au moment de son éclatement. Journaliste ambitieuse, prête à tout, mais étouffée par les servitudes qu’on lui impose et qu’elle s’impose à elle-même, Catherine, l’adolescente de La Déesse des mouches à feu devenue adulte, se donne le droit de vivre l’infidélité, l’ouverture du couple et un amour maternel pas toujours inconditionnel. Elle traverse sa séparation d’avec le père de ses enfants en méditant à la liberté qu’on choisit, ou non, de s’accorder.

Même si vous n’avez pas lu ou vu La déesse des mouches à feu, il est possible d’apprécier pleinement La Reine de rien, puisque, même si c’est le même personnage, Catherine Pelletier, « reine de toute » autoproclamée à 14 ans, c’est plutôt un roman sur la fin d’une vie de couple et sa séparation qu’il est question dans La Reine de rien.

Geneviève Pettersen n’hésite pas à donner le mauvais rôle au personnage de Catherine. Vu l’enfance et adolescence qu’elle a eue, avec son père violent et absent, il n’est pas surprenant de voir qu’aujourd’hui Catherine est obsédée par son look, être mince et séduisante, et qu’elle dénigre toutes les femmes autour d’elle qui ne font pas comme elle. Tout pour plaire et faire bander les hommes, même si on sent aussi qu’elle est en colère contre les hommes en général. Elle est une contradiction sur deux pattes. La jalousie,  l’envie et le désir de transgression font partie de son quotidien.

Même si elle trompe son mari, pour le plaisir de le faire, qu’elle néglige son couple et ses enfants pour assouvir ses fantasmes, on aime ce personnage, car elle dit beaucoup de choses qu’une grande majorité de femmes pensent et elle réalise des rêves et désirs peu souvent avoués par les femmes. Être infidèle, sans se sentir coupable, préférer un de ses enfants par rapport à l’autre, critiquer de manière impitoyable les autres femmes. Également, Geneviève Pettersen nous met en plein visage les exigences de notre société et la pression sur les femmes d’être belles, minces, bien découpées, bonnes amantes, excellentes mères. Catherine adhère à ces critères et on voit son obsession pour compenser une malbouffe, par un entrainement excessif, ou encore sauter un repas pour se permettre de boire quelques verres. Plusieurs femmes vont se reconnaître dans ce personnage, en partie, pour certains traits assurément. D’autres se reconnaitront dans ses propos, ou ses réflexions, bref, ce roman nous parle beaucoup à nous les femmes.

Au fil des pages, on comprend que le couple va exploser et la séparation est inévitable. La deuxième portion du roman devient alors beaucoup plus sombre et on découvre un côté inattendu de Fred, le conjoint de Catherine. La violence dans une séparation, ce n’est jamais beau à voir. On voit les effets dévastateurs d’une séparation, surtout si celle-ci se fait sous couvert de la colère, de violence, de vengeance. Il y a aussi tous les dommages collatéraux, sur les enfants, les amis, les collègues de travail, alors que chacun prend parti pour l’un des deux dans le couple, au détriment de l’autre. Bref, c’est vraiment laid une séparation et l’autrice nous le démontre très bien avec ce roman.

 Écrivaine, animatrice, chroniqueuse et scénariste, Geneviève Pettersen naît à Québec et grandit à Chicoutimi. En 2015, elle remporte le Grand Prix littéraire Archambault pour son premier roman, La Déesse des mouches à feu. D’abord adapté pour la scène, le livre est ensuite porté au grand écran par la réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette. Entre-temps, l’autrice publie la bande dessinée 13e Avenue, gagnante du Prix des libraires jeunesse, puis cosigne le scénario du long métrage Fabuleuses, sorti en salles en 2019.

Nombre de pages : 192 pages

Prix : 27.95$

Date de parution : 2 novembre 2022

Éditions stanké : https://editionsstanke.groupelivre.com/