Ce troisième volet de La diaspora des Desrosiers, La traversée des sentiments, de Michel Tremblay vient de paraître à nouveau aux éditions Leméac. Pour ceux qui, comme moi, n’ont pas eu la chance de lire ces romans de la collection Nomades, lors de leur sortie entre 2007 et 2009, voici que presque 10 ans plus tard, ils sont publiés à nouveau. Ainsi, après la traversée du continent et la traversée de la ville parus en 2016, voici la Traversée des sentiments.
Résumé : En août 1915, alors que Montréal suffoque et que la guerre fait rage en Europe, Maria amène ses enfants en vacances à Duhamel, en compagnie de ses sœurs, Teena et Tititte. Quand les esprits des lieux – ajoutés aux repas animés et aux confidences nombreuses – envahissent le cœur de chacun, la digue des émotions trop longtemps retenues saute, et les sentiments de ces femmes attachantes s’emparent du récit, les entraînant dans des pages de grande exaltation.
Avec une finesse de peintre qui joue des infinies nuances de la lumière, Michel Tremblay fait se rencontrer l’âme des Laurentides, dont les montagnes sont parmi les plus vieilles du monde, dit-on, et celles de ces femmes aux parcours étourdissants qui brossent la toile de La diaspora des Desrosiers.
Dans ce troisième volet de la série, l’accent est mis plus particulièrement sur Maria et sa fille Rhéauna, Nana pour les intimes, personnage central de l’oeuvre théâtrale de Tremblay.
Cela se passe en 1915, alors que Nana, âgée de 13 ans, s’occupe de son petit frère de 2 ans, tout en dévorant des livres, et en essayant d’écouter les conversations de sa mère avec ses tantes. Lorsqu’elle apprend que sa mère, Maria, va aller passer une semaine de vacances avec ses 2 sœurs à la campagne, Nana fera tout pour pouvoir les accompagner, elle qui s’ennuie tellement de sa campagne de la Saskatchewan.
À nouveau, Michel Tremblay nous séduit par sa plume toute en finesse, en descriptions imagées du Paradise, l’endroit où Maria est serveuse, qu’on croirait y être vraiment. Ou encore, on a l’impression de respirer l’air de la campagne, lorsqu’il nous décrit les paysages bucoliques de Duhamel. Sans que les histoires soient palpitantes ou excitantes, Michel Tremblay sait raconter et décrire le quotidien de ses personnages, de manière intéressante, captivante. Il sait créer des personnages dont le lecteur s’identifie. Avec leur franc-parler, le joual bien aiguisé, on s’attache à Maria qui se sent coupable d’avoir laissé ses deux autres filles en Saskatchewan. On rigole des chamailles entre les trois sœurs. On compatit avec la jeune Nana qui voudrait bien que toute sa famille soit réunie. Bref, ce roman est un réel divertissement, où on se laisse bercer par les mots de cet écrivain dont on adore l’univers qu’il nous a créé au fil des années.
On retrouve même, le temps de quelques pages, les fantômes qui hantent Josaphat, avec leurs tricots, Rose, Violette et Mauve. C’est toujours intéressant de retrouver des personnages que l’on a connus dans d’autres romans.
Ce roman nous émeut, nous fait rêver de vacances à la campagne, au soleil. Il fait découvrir avec sensibilité, profondeur et sincérité les relations complexes, mais remplies d’amour des trois sœurs et leurs enfants.
Prolifique romancier et chroniqueur, dramaturge dont les pièces sont jouées dans le monde entier, Michel Tremblay est l’un des écrivains les plus importants de sa génération. Le cycle des Belles-sœurs, les Chroniques du Plateau-Mont-Royal et La diaspora des Desrosiers appartiennent au corpus des œuvres majeures de la littérature francophone actuelle. L’ensemble de son oeuvre lui a valu le prix Athanase-David, le prix Jacques-Cartier, la Médaille d’argent du Mouvement national des Québécoises et Québécois, le prix Molson du Conseil des arts du Canada, le prix Prince-Pierre-de-Monaco (finaliste), le diplôme de l’Académie du Languedoc, le prix Odyssée et le Grand Prix littéraire international Metropolis Bleu. Son livre Un ange cornu avec des ailes de toles lui a été couronné à lui seul, entre 1994 et 1995, par le Prix du grand public La Presse – Salon du livre de Montréal, le Prix du Signet d’or, le prix Louis-Hémon (Académie du Languedoc), le Prix des lectrices de Elle Québec et le Prix des libraires.
Date de parution originale : 21 octobre 2009
Date de parution de la récente version : 13 février 2019
Prix : 11.95 $
Format : 10,8 x 17,7 cm
Nombre de pages : 288
Discipline : Littérature
Collection : Nomades
Éditions Lemeac