Le 22 septembre 2023, le Cabaret du Casino de Montréal a été envahi par une salle comblée de véritables fans, impatients d’assister au spectacle de Mario Pelchat intitulé Comme au premier rendez-vous, une célébration de ses 40 ans de carrière. Ce spectacle autobiographique, d’une durée de deux heures sans interruption, offre une fenêtre ouverte sur sa vie, ses débuts, sa famille, sa carrière, des photos, des anecdotes et sa transition d’interprète à auteur-compositeur.
La famille
Pelchat fait indéniablement partie de la famille musicale québécoise car même après 42 ans sur les planches, il captive non seulement par son charisme indéniable, par les interprétations senties de ses succès et de nouveautés, mais aussi par sa présence scénique attachante. Dès les premiers instants, le natif de Dolbeau se livre entièrement à son public avec des gestes devenus familiers : paume sur la poitrine, recueilli et yeux fermés telle une prière.
Un univers émotionnel
L’ouverture du rideau sera marquée par le bruit du tonnerre et les éclairs lumineux annonçant la fameuse Pleurs dans la pluie. Le chanteur apparaîtra sous les projecteurs après quelques instants, vêtu élégamment tel un cavalier, portant la redingote beige sur gilet, prêt à séduire son public jusqu’à la dernière note.
À la veille de ses 60 ans, l’homme a cette facilité à plonger dans son univers émotionnel parfois troublant, offrant des performances saisissantes de chansons telles que L’enfant que je n’ai pas et Perdu l’envie d’aimer. Pelchat c’est le don de soi sur scène; c’est une voix profonde qui pénètre votre système de défense.
Les répertoires de l’enfance
Entre humour et beaucoup d’amour, il revisite également le répertoire des chansons préférées de son père. Parmi ces moments marquants, on retient les interprétations délicieuses de Green Green Grass of Home et l’incontournable It’s not Unusual de Tom Jones. Nous avons également eu droit à Quando Quando et Lonely is a Man Without Love de Engelbert Humperdinck, ainsi qu’à It’s Now or Never et The wonder of you d’Elvis.
Ces succès résonnaient dans le cœur des 12 membres de la famille du côté de son père et des 12 membres du côté de sa mère, qui chantaient en chœur à Dolbeau. Mais chez les Pelchat, il y avait surtout de la chanson en français notamment La Maladie d’amour de Michel Sardou, qui jouait en boucle sur le pick-up. Pelchat donne une âme à sa saveur à chaque chanson.
Unplugged
Puis, à mi-chemin dans son spectacle, il réunira autour de lui sa choriste Margau, à la voix magnifique, en route pour une carrière, venue chanter 3 chansons en première partie, et deux de ses 9 musiciens à la guitare pour une espèce d’unplugged devant un feu de camp portatif comme on le ferait au lac Saint-Jean. Par la suite, il nous racontera que tandis qu’il chantait des auteurs comme Juster, Marnay, Létourneau, il prendra goût à l’écriture et pond la chanson Le semeur. Puis, pendant les répétitions de la comédie musicale Don Juan, saisissant l’inspiration, il écrira, Le monde où je vais.
Mais une des chansons les plus poignantes de Mario Pelchat est sans doute Je ne t’aime plus qu’il livre avec toutes ses tripes si bien qu’on retient ses larmes.
«Je n’ai pas su
Te posséder, te retenir
Je n’ai pas su
Trouver la force d’en mourir
Je n’ai pas su
Trouver les mots pour te le dire
Pour en finir et pour de bon
Je n’t’aime plus»
En fin de performance, il avouera avoir été nerveux de revenir sur scène avec Comme au premier rendez-vous, tournée qu’il avait interrompue par des spectacles donnés à guichet fermé dans son vignoble du Domaine Pelchat Lemaître-Auger durant l’été.
Ce spectacle inoubliable de Mario Pelchat au Cabaret du Casino de Montréal restera sans doute gravé dans les mémoires des spectateurs présents ce soir-là, le Cabaret du Casino offrant un espace dès plus convivial. Sans compter que la passion et le talent de cet artiste hors pair savent à tout coup créer une atmosphère magique où émotions et musique se mêlent.
Il sera en représentation deux autres soirs au Cabaret du Casino de Montréal avant de poursuivre à travers le Québec. En 2024, il reprendra Aznavour !
Photo : Armand Martel