La soirée a pris son envol avec la chanson Papillon, née d’une collaboration entre Xavier Caféïne et Martine. De noir vêtue et un tantinet glam, la dame enchaîne avec l’énergique On va s’aimer qu’on reprend en chœur dans la salle.

«Mine de rien, on a passé quarante ans ensemble!», lance-t-elle à ses admirateurs enthousiastes, parmi lesquels on retrouve les chanteuses Joe Bocan et Luce Dufault, l’homme de théâtre Simon Boulerice, ainsi que l’analyste politique John Parisella et sa conjointe, Esther Bégin, journaliste.

Les grandes qualités de Martine St-Clair sont intactes, à commencer par sa voix caractéristique, puissante et d’une grande justesse. Diction impeccable. De plus, elle a toujours cette douceur qui habitait son personnage de Cristal dans Starmania. Sa bouleversante interprétation de Monopolis lui a d’ailleurs valu la première ovation de la soirée.

À tout le savoir-faire qu’elle possédait dès ses débuts, s’est ajoutée la maturité. C’est ainsi que les paroles de la pièce Un très long chemin prennent un nouveau sens aujourd’hui. Sereine, la sexagénaire qui a enregistré, à ce jour, neuf albums de chansons originales, mesure le chemin intérieur parcouru, en reprenant Douter de quoi, enregistrée en 2004 et qui était «passée sous le radar», souligne-t-elle.

La chanteuse a aussi développé des talents de peintre. De belles projections de ses tableaux abstraits servent d’ailleurs de décor au spectacle.

Grâce à quatre musiciens et une choriste sous la direction de Dominique Grand, les tubes nous sont servis dans des arrangements plutôt proches des originaux. Je ne sais plus comment je m’appelle, Désir=Danger, etc. Ça groove! La chanteuse arpente la scène énergiquement! Certains titres sont repris en medley. La plupart nous reviennent en mémoire, instantanément, qu’il s’agisse de Au coeur du désert, Quand je tombe en amour, etc.

À travers quelques interventions concises, elle souligne à juste titre l’envergure des artistes qui ont collaboré avec elle, au fil des ans, dont Luc Plamondon et le regretté Gilbert Bécaud. Elle interprète aussi une nouveauté, Tot’aime, écrite par le poète québécois Lucien Francoeur et le chanteur français Gilbert Montagné.

Cela dit, la petite fille en elle n’a pas oublié son idole, Barbra Streisand, à qui elle rend hommage avec une magnifique interprétation de The way we were.

«Le juke-box de l’amour»

Grande passionnée des chansons sentimentales, la chanteuse y va d’un clin d’oeil à l’époque de son enfance, en annonçant à la blague qu’elle va mettre «un petit 25 cents dans le juke-box de l’amour!»

Dès les premières mesures de Ce soir l’amour est dans tes yeux, les regards brillent dans la salle! Chacun a des souvenirs associés à cette inoubliable mélodie de Claude Michel Schonberg et l’interprète la défend toujours avec ardeur.  Nouvelle ovation!

Et pour terminer, une autre incontournable, signée par le même Schonberg : Il y a de l’amour dans l’air. C’est la légèreté de notre jeunesse qui nous revient et ça fait du bien! Toute la salle est, une fois de plus, debout et bien sûr il n’est pas question de laisser la chanteuse partir comme ça!

Au rappel, elle reprend Aimes-tu la vie? de Boule noire, une pièce qui lui va bien! Puis, amusée de voir le public insister, elle finira par interpréter Lavez Lavez, tube de 1990 qui lui a valu bien des moqueries.

Généreuse, cette gentille diva respire le bonheur! On connaît plusieurs de ses chansons par coeur mais, on l’a trop rarement vue sur scène. L’occasion est venue de rattraper le temps perdu.

Martine St-Clair / Les Retrouvailles

Au Cabaret du Casino de Montréal, le 10 février 2023

La chanteuse, qui est en tournée à travers le Québec jusqu’à l’automne, sera en supplémentaire le 15 octobre prochain, à la Cinquième salle de la Place des Arts.

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