Le tour du bloc, c’est le titre du spectacle de Michel Rivard qui fête ses 50 ans de chanson, entouré de 11 musiciens et choristes! Celui qui a écrit La complainte du phoque en Alaska et plusieurs autres classiques du répertoire québécois, nous fait aussi le plaisir de reprendre quelques succès de Beau Dommage. Bref, le public prend part à un survol en première classe d’une brillante carrière, en se laissant bercer par les mélodies du septuagénaire à l’humour toujours un peu adolescent. Compte-rendu d’un samedi soir jubilatoire!
Rivard s’amène d’abord avec sa guitare, seul sur la scène du Théâtre Maisonneuve, en interprétant sa dernière chanson, Le tour du bloc : «Es-tu en rêve ou en souvenir à l’âge où les deux se mélangent?» Quoi qu’il en soit, il poursuit avec sa toute première chanson : Motel «Mon repos», qui faisait partie du deuxième album de Beau Dommage (Où est passée la noce?). On a d’ailleurs eu la bonne idée de projeter sur un écran le titre de chaque chanson, en précisant son année de parution et le nom de l’album dont elle provient.
Parmi les musiciens, on retrouve ses éternels complices du Flybin Band que Rivard a malicieusement rebaptisé «Trois nuances de gris». Rick Haworth, à la guitare, ainsi que Mario Légaré, à la basse et Sylvain Clavette, à la batterie, sont épaulés par cinq instrumentistes (claviers, trombone, clarinette, flûte et corne), de sorte qu’on parle maintenant du «Flybin Big Band»! Cet ensemble, auquel se joignent les choristes Lana Carbonneau, Audrey-Michèle Simard et Renaud Paradis, ajoute des lettres de noblesse à La lune d’automne, Rive-Sud, etc.
On retient son souffle durant la poignante Le retour de Don Quichotte que Rivard interprète après avoir gravi un petit escalier, un peu comme le personnage de cette chanson qui se relève d’une période difficile. Beau travail de mise en scène de Frédéric Blanchette!
Conteur et poète, le chanteur a aussi prévu d’ingénieux textes de présentation, où il raconte parfois l’origine de ses pièces, à travers quelques souvenirs bien ficelés. On a droit à Méfiez-vous du grand amour, Schefferville, le dernier train, etc. et, pour terminer la première partie, rien de moins que La complainte du phoque en Alaska. Celle-là, on la chante spontanément. Elle est gravée profondément dans nos coeurs!
Un trou dans les nuages
Après l’entracte, on redécouvre, à travers les nouveaux arrangements du pianiste François Richard, les pièces de l’album culte Un trou dans les nuages. L’opulence du «Flybin Big Band» revitalise Le privé, Libérer le trésor et l’immense Je voudrais voir la mer.
L’oubli
Habile comédien, Rivard incarne brièvement un homme qui perd la mémoire et répète plusieurs fois ce qu’il vient de dire. Émouvante façon de présenter L’oubli, qu’il a composée à la mémoire du cinéaste Claude Jutra.
Durant tout le spectacle, on ne perd pas un mot, grâce à l’impeccable sonorisation de Martin Lessard.
Un rappel en trois temps
Au rappel, on a vu que les increvables Ginette et Le blues d’la métropole n’ont rien perdu de leur esprit festif.
Et pour terminer, Le beau grand jamais vu : «J’ai des amis fidèles perdus retrouvés dans les replis du temps / Je leur donne de mes nouvelles je les appelle en chantant.»
Pas de doute, votre appel a été entendu, monsieur Rivard et grand merci pour cette mémorable promenade à travers 50 ans de chanson !
Michel Rivard / Le tour du bloc
En tournée à travers le Québec
En supplémentaire aux Francos le 13 juin 2023
*Spectacle vu au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, le 28 janvier.