L’esprit de la Nouvelle-Orléans s’empare du Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis, cet été, grâce à un souper-spectacle où la cuisine et la musique louisianaise sont à l’honneur. Normand Brathwaite a réuni douze musiciens et chanteurs pour entraîner les spectateurs dans l’univers festif du French Quarter. Des interprétations endiablées de grands succès tels L’arbre est dans ses feuilles et When the Saints go marching in sont rehaussées de projections enveloppantes qui nous donnent parfois l’impression d’être transportés au coeur de Bourbon Street. Une touche vaudoue humoristique s’invite dans ce voyage exotique qui n’a pas son pareil à Montréal!
De Zachary Richard à Britney Spears
Amoureux de la Louisiane et de sa musique, Normand Brathwaite signe la mise en scène et la conception musicale de New Orleans Blues, où il joue aussi des percussions et de l’harmonica. Difficile de rester assis au son des pièces enlevantes qu’il a choisi pour évoquer ce coin de pays des États-Unis où on dit que la fête est un devoir !
Que l’on soit déjà allé ou non à la Nouvelle-Orléans, on constate que la magie des classiques Johnny B. Goode, Jailhouse Rock, Down by the Riverside, etc. opère toujours ! Plus encore, ce répertoire colle à la peau des chanteurs à la longue feuille de route que sont Leslie «Snooky» Alston, Dawn Cumberbatch et Franck Julien. Loin d’être en reste, Élizabeth Blouin-Brathwaite casse la barraque, avec son interprétation vibrante de Baby One More Time de Britney Spears qui a vécu une partie de sa jeunesse en Louisiane.
Parmi les nombreux temps forts de cette soirée, il faut aussi vous dire qu’on a eu la chair de poule durant l’interprétation en trio de O Marie. Franck Julien, Normand Brathwaite et sa fille ont fait honneur à ce classique de Daniel Lanois, dans une version acoustique qui mériterait d’être gravée sur disque!
Un maître de cérémonie vaudou…
Avec sa voix grave et ses éclats de rire tonitruants, le maître de cérémonie, Fayolle Jean Jr se glisse dans la peau du Baron Samedi, l’esprit de la Mort et le maître des cimetières. Ensorcelant! À travers de courtes interventions teintées d’humour, ce personnage vaudou ajoute une dimension éducative au spectacle, en résumant quelques faits marquants de l’histoire de la Louisiane.
De rebondissements sanglants, en changements de garde, on décida d’interdire le français dans les écoles louisianaises en 1916. Il ne faut toutefois jamais sous-estimer les racines, souligne le Baron Samedi, au sujet des luttes pour la sauvegarde du français en Amérique. C’est ainsi qu’en toute simplicité, le public est entraîné dans un tour d’horizon historique de la Louisiane, grâce aux textes imagés, cocasses et concis de l’habile Ève Déziel. Bien joué!
Menu cajun
En plus du spectacle qui est présenté à 20h 30, New Orleans Blues propose un souper à compter de 18h. Il s’agit d’un menu cajun, concocté par le chef Paul Toussaint dont la cuisine caribéenne est bien connue, entre autres, des habitués du restaurant Kamúy, situé à deux pas de la Place des Arts.
Gumbo, crevettes cajun, jambalaya, poulet boucané, etc., ces plats relevés et servis à volonté ont enchanté les convives qui étaient assis aux tables voisines de la mienne. Pour ma part, je suis arrivé à l’heure du service du dessert composé de délicieux beignets et pouding au pain. Irrésistible !
New Orleans Blues
Mise en scène et direction artistique: Normand Brathwaite
Avec 12 musiciens et chanteurs dont: Élizabeth Blouin-Brathwaite, Leslie «Snooky» Alston, Dawn Cumberbatch et Franck Julien
Au Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis, jusqu’au 1er septembre / Détails
New Orleans Blues sera aussi présenté au Théâtre Capitole de Québec, à compter du 27 novembre 2024 / Détails
*Photos fournies par LCQ Productions