Le journaliste Hugo Meunier vient de publier, aux éditions Stanké, son deuxième roman Olivia Vendetta. Ce roman aussi inusité et audacieux que son roman prédécent, Le Patron entremêle de violents souvenirs d’adolescence, un long voyage initiatique et spirituel et un récit d’une vengeance annoncée digne des finales des romans de Patrick Sénecal. Le tout avec comme trame de fond sonore les paroles des succès des années 90.
Résumé : De retour d’exil, Olivia renoue avec de vieux amis, mais surtout avec de douloureux souvenirs, en marge du conventum soulignant les vingt ans de la fin de son secondaire. Toutefois, cette réunion à saveur nostalgique n’est qu’un prétexte pour régler des comptes et mettre à exécution un plan mûrement réfléchi.
Alors que j’avais eu un coup de cœur pour la plume vive, audacieuse et incisive d’Hugo Meunier avec son premier roman Le Patron, librement inspiré de son expérience de journaliste, l’idée de lire ce deuxième roman me faisait autant frémir de peur que de bonheur de retrouver son style d’écriture. Il faut le dire, je ne suis pas une adepte de romans d’horreurs ni de scènes gores et juste à voir la page couverture et la prémisse du résumé, je devais m’attendre à certains passages plus difficiles à lire que d’autres. Alors, qu’elle ne fut pas ma surprise d’avoir le même coup de cœur que pour ma précédente lecture.
J’ai adoré la manière dont on apprend à connaître peu à peu Olivia et son entourage, grâce à un bon dosage des scènes plus violentes. On parle beaucoup de vengeance, on découvre progressivement la provenance de ce désir de vengeance et on anticipe le pire pour la fin. Et honnêtement, j’ai dû prendre une pause ou deux dans les quelques derniers chapitres pour me remettre des passages assez horribles que j’ai eu à lire. Mais je comprends ce qui a amené à ce point culminant et au final cela en fait un excellent roman.
Hugo Meunier a pris soin de nous raconter cette histoire dans le désordre. On débute avec cette journée des retrouvailles des anciens élèves, 20 ans après la fin du secondaire. Puis, on alterne entre anecdotes et souvenirs pénibles de l’adolescence, et les récits de voyage, entrecoupés de lettres entre Olivia et son entourage. J’ai bien aimé aussi partir à la découverte de la vie indienne, de me faire décrire de plusieurs endroits et la culture en Inde et en Asie, moi qui ne connais pas ces régions. Et j’ai appris qu’il existe une catégorie sociale sud-asiatique, les hijras: nées dans un corps d’homme, ces personnes se considèrent femmes et vivent en communautés relativement hermétiques. Aussi, j’ai aimé aller à la rencontre de ces adolescents, Antoine, Étienne, Charles, Sonia, qui ont eu des moments d’intimidation assez pénible à surmonter et comment cela les a affectés toute leur vie.
Surtout, j’ai trouvé très original l’idée d’accompagné, à tout moment dans le roman, de paroles de chansons des années 90, qui décrivent bien l’émotion du chapitre, mais aussi qui nous replonge dans les chansons métal, grunge et rock de cette époque. Cela ajoute à notre plaisir de lire.
Hugo Meunier s’inspire sûrement de ses propres voyages en Asie et en Inde pour son roman. Mais aussi, il le mentionne à la fin du volume, il a préconisé une approche journalistique pour bien documenter son roman pour les sujets dont il maitrisait le moins, par exemple écrire son roman avec comme narratrice, une personne trans.
J’ai trouvé le tout très crédible et au final, j’ai adoré me faire surprendre par ce roman, avec ses fréquents rebondissements, son pari audacieux avec le personnage d’Olivia, et surtout retrouver cette plume vive et incisive que j’adore.
Extrait : « C’est un cliché, mais je rêve depuis des années d’assommer mon passé à coups de pelle dans face pour enfin faire la paix avec mes vieux démons. Un ambitieux programme pour des retrouvailles organisées dans une cabane à sucre. »
Diplômé en littérature, Hugo Meunier a été journaliste à La Presse pendant une dizaine d’années, puis responsable des contenus numériques chez Québecor Média. Après avoir publié quelques essais dont Walmart – Journal d’un associé (Lux), il a fait paraître à l’automne 2019 son premier roman, Le Patron, chez Stanké. Il est actuellement reporter pour URBANIA et Noovo. Olivia Vendetta est son deuxième roman
Date de parution : 26 mai 2021
Sujet : Littérature québécoise
Nombre de pages : 304 pages
Prix : 27.95$
Éditions Stanké : http://www.editions-stanke.com/
Voici mon appréciation de son premier roman : https://lesartsze.com/le-patron-par-hugo-meunier-audacieux-un-humour-unique/