Pierre Lapointe a électrisé la Salle Wilfrid-Pelletier, ce soir (7 décembre), avec son spectacle de Noël, réunissant une quinzaine d’artistes sur scène dont Mitsou et Patrice Michaud. Dans un décor de bonshommes de neige gonflés, format géant, l’artiste a repris toutes les pièces de son album Chansons hivernales, en plus d’interpréter des classiques du temps des Fêtes et quelques duos avec ses invités. Plusieurs vedettes ont défilé sur le tapis rouge de cette soirée très courue, dont : Michèle Richard, Marina Orsini, Ève-Marie Lortie, Gregory Charles et le maire de Québec, Bruno Marchand.
Théâtral et décapant !
Sur le coup de 20h, l’énigmatique Pierre Lapointe apparaît dans sa cape noire, devant l’immense rideau de scène de la plus grande salle de la Place des Arts. Avec son humour narquois, le quadragénaire nous résume ses tiraillements intérieurs, au sujet des célébrations des fêtes de fin d’année et leurs paradoxes. Tout le monde court durant des semaines, dans le but d’être prêt pour quelques jours de congé où il faut se dépêcher de se reposer, ironise-t-il. À quoi bon tous ces partys avec des gens qu’on n’a pas nécessairement envie de voir, renchérit-il, avec espièglerie.
La table est mise pour la première chanson de la soirée intitulée Chaque année on y revient : «La famille a ce je ne sais quoi Qui fait du bien Même si elle nous dégoûte parfois…». Passant du comique au dramatique avec aisance, il plonge dans Toutes les couleurs, une histoire d’amour qui se termine dans la douleur avec l’arrivée du Nouvel An.
Puis, l’instant d’après, l’auteur-compositeur se transforme en chanteur yéyé pour interpréter, C’est Noël Rock, une traduction de la chanson américaine, Jingle Bell Rock, enregistrée par Michèle Richard, dans les années 1960. Lapointe en profite pour manifester chaleureusement son admiration à cette icône du show-biz québécois, assise non loin de la scène.
Des invités survoltés
À plusieurs reprises durant la soirée, le tintement de clochettes annonce l’arrivée d’un ou une invité (e). On verra d’abord Mélissa Laveaux prendre part à la fête avec ses rythmes antillais. Cette artiste née à Montréal de parents haïtiens immigrés et qui a maintenant acquis la nationalité française, chantera, entre autres, Noël Lougawou, un duo en créole et en français qu’elle a enregistré avec le grand Pierre. Un peu plus tard, on fera place au folk-rock de l’autrice-compositrice-interprète attikamek Laura Niquay.
Puis, à la surprise générale, voilà que Patrice Michaud fait irruption avec l’énergique, La grande évasion, avant d’interpréter l’une de ses plus douces mélodies, Origami, en duo avec Lapointe. Les deux hommes unissent ensuite leurs voix pour la chanson Six heures d’avion nous séparent. Rappelons que cette pièce qui raconte la rupture douloureuse entre deux amoureux, a été gravée sur disque par Pierre Lapointe et la star internationale Mika.
Le public déjà comblé aura droit à une ultime salve de tintement de clochettes qui marque l’entrée en scène d’une tornade blonde! Mitsou est là, déchaînée! La magie opère toujours avec Bye Bye Mon Cowboy qui a lancé sa carrière il y a 35 ans. Toute la salle sera debout pour danser sur Dis-moi, Dis-moi, un succès de 1991 qui est, lui aussi, resté dans nos mémoires.
Une nouvelle tradition ?
Durant plus de deux heures qui ont passé comme un éclair, on est admiratif devant l’ampleur des moyens déployés pour ce spectacle. Le décor imposant est éclairé de façon originale, grâce à des cercles lumineux où les variations d’intensité nous donnent l’impression que ce sont là des yeux qui regardent les spectateurs.
L’opulence de l’orchestre, avec cuivres et cordes, permet de créer une grande variété d’ambiances. Pierre Lapointe s’offre même le réputé Quatuor Molinari!
On passe des ballades somptueuses comme Ça va, j’ai donné, aux rythmes klezmer de Chez Clara. Certains titres, dont Le Sentier de neige, sont accompagnés simplement au piano.
Au rappel, après une ovation qui a duré plusieurs minutes, le chanteur interprète un titre phare de son répertoire : Maman, papa. Puis, on chantera tous avec lui Deux par deux rassemblés. La soirée se terminera avec la joyeuse Ce qu’on sait déjà, une invitation à cesser de remettre à plus tard ce qui nous tient à cœur.
Avec la grande diversité de son répertoire, ainsi que son humour un peu baveux et la remarquable complicité qu’il a avec ses invités, Pierre Lapointe signe un spectacle de Noël original, hors des sentiers battus, en célébrant la différence d’une manière festive et rassembleuse!
L’artiste souhaite en faire un rendez-vous qui reviendrait, année après année, avec de nouveaux invités. Plusieurs représentations de Chansons hivernales sont à l’affiche, un peu partout au Québec, d’ici la fin du mois, dont une au Grand Théâtre de Québec, le 12 décembre.
On annonce déjà une représentation pour le 1er décembre 2024, à la Salle Wilfrid-Pelletier.
Pierre Lapointe / Chansons hivernales
*Photos / Crédit : Patrick Beaudry