Pour 3 soirs seulement, France Beaudoin a eu droit à son propre univers, et symphonique par-dessus le marché ! Avec les musiciens et choristes de la populaire émission, l’Orchestre Symphonique de Montréal, sous la direction du maestro Thomas Le Duc-Moreau, a répondu aux coups de cœur de l’animatrice.
Le JMVP Choir, un chœur de vingt personnes dirigé par Jennifer Made, complétait la scène et ajoutait une grande dimension vocale au spectacle. Le public a eu droit à un départ immensément rythmé où, à l’image de l’émission, un medley est venu mettre le feu à la soirée. Pour symboliser le fait que Jean-Benoît Lasanté, le directeur musical d’En direct de l’univers, côtoyait pour l’occasion le premier violon de l’OSM, la soirée s’est ouverte sur les notes de l’énergique Deux par deux rassemblés de Pierre Lapointe.
Évidemment, France Beaudoin n’allait pas s’accaparer toute la soirée à elle seule. Comme elle le fait toujours, elle a mis son équipe de l’avant, en incluant entre autres dans son pot-pourri, la chanson-superstition de l’équipe : La destinée, la rose au bois, qu’elle fredonne systématiquement quelques secondes avant chaque mise en ondes. Tirée du répertoire folklorique québécois, l’amalgame était parfait pour faire lever le party. Mais pas la salle. Le public, habitué au décorum symphonique est resté assis, mais s’est quand même laisser aller à battre la mesure des mains.
À coeur ouvert
Toutefois, la populaire animatrice nous a ouvert son jardin secret comme jamais. Ainsi, elle nous a parlé de son premiers souvenir musical en famille (Si on chantait ensemble de Jean Lapointe), de son premier concert (Plume Latraverese !) et de sa chanson préférée d’adolescente qu’elle « aime beaucoup trop au goût de [ses] enfants » : We’re not gonna take it des Twisted Sisters. Ces deux dernières, dira-t-elle en riant, doivent avoir fait regretter l’OSM de l’avoir invitée.
Encore plus personnelle, France Beaudoin relate ses débuts avec Paul Houde en tant que recherchiste, mais là où elle devient immensément touchante, c’est quand elle nous parle de ses enfants. Des extraits vidéos seront même projetés sur grand écran où le tremblement de la caméra trahit toute l’émotion qui habitait les nouveaux parents lors de l’adoption de leur fille en Chine. Transparente, France Beaudoin aborde la différence notable de son fils, et ce dès ses dessins à la garderie. Alors qu’elle présente « un pianiste que l’équipe aime pour l’ensemble de son être et de son oeuvre » – Jean-Michel Blais – surgit sur la scène au milieu de la pièce musicale, Théo Beaudoin-Gratton, le danseur. Visiblement, c’est une musique qu’il a énormément écoutée; chaque mouvement du fils de l’animatrice se mariant à la perfection aux notes de Blais.
Les amis de l’émission étaient au rendez-vous
Évidemment, cette soirée se devait d’inclure sa meilleure amie, France Castel, qui a cassé la baraque accompagnée de Dave Finley avec un succès des Beatles qu’elle rêvait de chanter : With a little help from my friends avant de pousser la note sur une chanson qu’elle s’était promise de ne plus chanter… Mais comme l’un des meilleurs conseils qu’elle a donné à France Beaudoin fût d’ « être rebelle », cette dernière s’est payée la traite en osant lui demander d’interpréter Mes blues passent pu dans’ porte d’Offenbach. France Castel impressionne à chaque présence à En direct de l’univers, mais cette performance avec l’OSM les surpasse toutes !
Plusieurs amis et coups de coeur de l’émission sont passés sur la scène dont Ingrid St-Pierre, Martin Deschamps, Élliot Maginot ainsi que Patrice Michaud, Benoît McGinnis et Kathleen Fortin qui ont remplacé à pied levé Richard Séguin aux prises avec un virus pour chanter Aux portes du matin.
Le plus grand moment d’émotion revient sans contredit à Paul Piché qui a livré l’une de ses plus belles interprétations de l’Escalier. Toute la maison symphonique était pendue à ses lèvres, la larme à l’oeil.
Avec entre autres Ce soir on danse (Starmania), Ain’t no mountain high enough (Marvin Gaye), Sgt Pepper (The Beatles), C’est beau la vie (Jean Ferrat), Ça fait du bien (Fiori-Séguin) et l’Ode à la joie (Beethoven), France Beaudoin nous a démontré que son univers est aussi éclectique que celui de ses invités hebdomadaires et qui fait partie intégrante du succès de l’émission.
Excellent, mais…
Un excellent spectacle qui s’est malheureusement déroulé à la vitesse de l’éclair – on en aurait définitivement pris plus – non sans laisser sa marque. L’animatrice conclut, l’oeil moqueur : « On dit toujours que la dernière nous reste en tête… arrangez-vous avec ça dans le parking ! » lance-t-elle avant que toute la bande sur scène n’entonne Hey Jude des Beatles. Naaaa naaa naa na na na naaaa… le mal était fait.
Aussi, le programme de la soirée annonçait « et qui sait, l’OSM lui préparera certainement une ou deux surprises. », mais il n’en fût rien. France Beaudoin a été aux commandes et en contrôle toute la soirée, ce qui fût un peu désolant. Car s’il y en a une qui mérite toutes les surprises du monde, c’est bien France Beaudoin !
Photos : Antoine Saito