Les passionnés de danse sont conviés à une expérience hors du commun cette semaine et jusqu’au 27 janvier ! La troupe controversée de danse contemporaine du Staatstheater Mainz fait ses premiers pas chez Danse Danse avec « Soul Chain » de Sharon Eyal et Gai Behar, présenté au Théâtre Maisonneuve. Ce spectacle d’une heure de danse m’a emporté dans une transe hypnotique.
Ballet et électro
Inspiré par les émotions intenses liées à l’amour, « Soul Chain » marie ballet et électro dans une performance enivrante de danse contemporaine. Doté d’une technique fantastique, ce groupe livre une chorégraphie débordante d’énergie, de métamorphoses et de tableaux tribaux s’entremêlant avec des lignes traversant la scène, exécutées avec une précision impressionnante par les danseurs. On les croirait presque être des avatars…
Sharon Eyal et Gai Behar
Sharon Eyal et Gai Behar, tous deux originaires d’Israël, forment un duo innovant dans le monde de la danse contemporaine. Eyal, ayant dansé avec la Batsheva Dance Company jusqu’en 2008, a commencé à chorégraphier au sein du projet Dancers Create de la compagnie. En 2005, elle a entamé une collaboration fructueuse avec l’artiste Gai Behar, aboutissant à la formation de la compagnie L-E-V, basée en France.
Gai Behar, quant à lui, a exercé une grande influence sur la scène musicale live, artistique et nocturne de Tel Aviv. Sa collaboration avec Eyal a donné naissance à des créations uniques, dont « Soul Chain », une des œuvres les plus remarquables du tandem, créée pour Tanzmainz et récompensée par le prestigieux prix allemand Der Faust.
Le défilé étrange des 17 danseurs sur demi-pointes culmine dans un crescendo impressionnant, accompagné par les rythmes techno endiablés du DJ Ori Lichtik, collaborateur de longue date de Behar et Eyal au sein de leur compagnie de danse L-E-V. Dans « Soul Chain », le contraste entre le collectif et l’individu devient l’expression de l’amour pour la singularité absolue de chaque être.
Il s’agit là d’une chorégraphie exigeante, un véritable tour de force !
La production est le fruit d’une collaboration intense : la chorégraphie est signée Sharon Eyal, co-créée par Gai Behar, avec des costumes imaginés par Rebecca Hytting. La musique captivante est l’œuvre d’Ori Lichtik, tandis que la conception scénique et des éclairages est assurée par Alon Cohen. Rebecca Hytting et Tom Weinberger sont les assistant·e·s à la chorégraphie, supervisés par Natalia Rodina à la direction des répétitions.
Les interprètes
Parmi les interprètes, on retrouve Elisabeth Gareis, Daria Hlinkina, Shani Licht, Cassandra Martin, Nora Monsecour, Amber Pansters, Réka Rácz, Maasa Sakano, Zachary Chant, Paul Elie, Finn Lakeberg, Christian Leveque, Frederico Longo, Jaume Luque Parellada, Cornelius Mickel, Matti Tauru et Lin Van Kaam.
La direction tanzmainz est assurée par Honne Dohrmann, avec Lisa Besser à la direction de production et Hannah Meyer-Scharenberg comme collaboratrice de la direction de la danse et directrice de la tournée. Julia Kraus est assistante à la direction de la danse, tandis que Luka Curk et Dominik Hager s’occupent du montage de la scène, du son et des éclairages en tournée, avec Matthew Tusa en tant que régisseur en tournée.
La controverse
Eyal et Behar sont souvent considérés comme controversés en raison de la nature innovante et parfois provocante de leurs œuvres chorégraphiques. Leur style distinctif de danse contemporaine combine des éléments de ballet traditionnel avec des influences modernes telles que la musique électronique et les mouvements non conventionnels. La controverse entourant leur travail peut découler de plusieurs facteurs, notamment leur esthétique radicale, leurs thèmes provocateurs, leur approche de la danse et leur volonté constante d’expérimenter et d’innover.
Danse Danse avec « Soul Chain » de Sharon Eyal et Gai Behar, présenté au Théâtre Maisonneuve
Photos : Andreas Etter